Alors que les tensions s’exacerbent entre le Mali et ses partenaires français et européens, une vaste concertation est en cours. Paris et les contributeurs européens de Takuba envisagent de plus en plus sérieusement de se retirer totalement du Mali. L’Élysée a donné quelques précisions à certains médias français.
« D’ici deux à trois semaines », c’est l’échéance indiquée par l’Élysée pour l’annonce d’une décision, dont le principe semble presque déjà acté : « Là où les conditions ne sont pas réunies, il ne faut pas rester », explique un diplomate cité dans la presse française.
Après l’expulsion des soldats danois de la force Takuba et celle de l’ambassadeur de France ou encore les propos acerbes des dirigeants politiques maliens, français et européens par médias interposés, sans parler des accusations réciproques de mensonge autour de la présence de miliciens russes du groupe Wagner, la tension n’a jamais été aussi forte entre Bamako, Paris et les autres partenaires militaires européens qui interviennent dans le pays.
Vers un repli dans les pays voisins ?
Actuellement, un retrait total du Mali de la force française Barkhane et de la force européenne Takuba est donc sur la table. Les soldats actuellement basés à Ménaka, Gossi, ou encore Gao, la principale base française au Mali, pourraient se replier dans les pays voisins.
Dans ce cas, le Niger est fortement sollicité. La ministre française des Armées, Florence Parly, s’est d’ailleurs rendu à Niamey mercredi soir pour évoquer avec le président Mohamed Bazoum les différentes options envisageables.
La réduction des effectifs au sol et le renforcement des opérations aériennes, notamment à l’aide de drones, font aussi partie des pistes d’adaptation du dispositif de lutte anti-terroriste au Sahel.
Si l’action militaire française, et européenne dans le même mouvement, devrait rester présente au Sahel, elle pourrait également s’étendre à d’autres pays où la menace terroriste progresse. La Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin ou le Sénégal seraient ainsi demandeurs d’un appui supplémentaire, selon les propos tenus par l’Élysée à la presse française.
Toutefois, une autre question cruciale reste à régler, celle du sort des « casques bleus » français et européens engagés au Mali, non pas avec Barkhane et Takuba, mais avec la Minusma, la mission des Nations unies dans le pays.