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Tchad: un accord de non-agression signé pour apaiser la situation à Abéché

Au Tchad, la délégation ministérielle en déplacement à Abéché a fini sa mission, jeudi 3 février, après huit jours sur place. Une mission qui s’achève avec la signature d’un engagement de non-agression, que RFI a pu consulter.

Avec notre correspondante à Ndjamena, Aurélie Bazzara-Kibangula

« Éteindre le feu avant qu’il ne se propage ». C’est en ces termes qu’une source sécuritaire qualifie cet accord de non-agression, signé par plus d’une centaine de chefs traditionnels.

En dix points, l’engagement insiste sur l’interdiction du port d’armes. Une mesure incontournable pour les autorités qui indiquent que des civils ont été vus avec des armes lors des manifestations. Un autre point de l’accord vise à éviter tout propos incitant à la haine.

Cet accord sert de base pour rétablir le calme dans la province après la répression des manifestations contre l’intronisation du chef de canton de Bani Halba dans l’est du pays. Violemment réprimées, au moins 21 personnes sont mortes, selon les organisations de défense des droits de l’homme. Les autorités, elles, parlent de 14 morts.

Un « usage disproportionné de la force »

Mais beaucoup de questions restent toujours en suspens comme l’usage de tirs à balles réelles pour disperser les manifestants. Sur ce point, une source gouvernementale avoue qu’un « usage disproportionné de la force a été fait », tout en soulignant que la « situation était proche de l’insurrection ».

Enfin la question de la responsabilité du gouverneur est loin d’être résolue. Les manifestants demandent sa démission. Dans une note confidentielle, la délégation ministérielle a demandé son rappel à Ndjamena pour apaiser la situation.

Une enquête de la police judiciaire est aussi en cours, selon le porte-parole du gouvernement Abderaman Koulamallah. Elle devrait apporter des réponses à toutes ces questions dans les prochains jours.

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