Un accord a été signé mercredi soir entre le gouvernement malien de transition et les groupes armés signataires de l’accord de paix.
Les groupes armés réunis au sein du CSP, le Cadre stratégique permanent, et le ministre de la Réconciliation nationale, le colonel Ismaël Wagué, ont signé le document mercredi soir après plusieurs jours de suspense sur la participation du ministre à ces discussions organisées à Rome, sur invitation d’une association italienne.
Le document s’intitule « Accord de principe de Rome » et est censé mettre un terme à une brouille qui remonte au mois d’octobre. Le ministre malien de la Réconciliation nationale avait alors critiqué les initiatives prises par le CSP, qui rassemble les groupes armés du Nord signataires de l’accord de paix de 2015 : les ex-rebelles indépendantistes de la CMA et la Plateforme, qui a toujours défendu l’unité du Mali.
Les autorités de transition voyaient d’un mauvais œil ce Cadre créé quelques mois plus tôt à Rome, sous les auspices de l’association Ara Pacis, réputée proche de l’État et des renseignements italiens et qui œuvre également à la lutte contre l’immigration illégale.
Menace pour l’unité territoriale
Pour rappel, il y a quatre mois, le colonel Wagué avait demandé que le CSP mette un terme à ses visites aux dirigeants des pays voisins. Indignés, les groupes armés avaient unanimement exigé sa démission.
Un proche du ministre explique d’ailleurs que le colonel Ismaël Wagué a longtemps hésité avant de se rendre à Rome, le CSP étant perçu comme une menace pour l’unité territoriale du Mali. Les groupes armés signataires, arrivés à Rome dès ce week-end, et qui ont attendu le ministre pendant trois jours, affirment au contraire que le CSP vise à faciliter l’application de l’accord de paix de 2015.
Collaboration entre l’État et le CSP
Le document signé mercredi définit, selon le ministère de la Réconciliation nationale, les « bases de la collaboration entre l’État Malien et le CSP », structure dorénavant placée « sous le leadership du gouvernement ». Une manière donc, pour les autorités de transition, de ne pas perdre la main sur ses initiatives. Un chef des groupes armés présent à Rome évoque plutôt l’« accompagnement » et le « soutien » du CSP par le gouvernement.
Cet « accord de principe » permettra réellement de sceller la réconciliation des acteurs de la réconciliation au Mali ? Les travaux du Comité de suivi de l’accord de paix sont à l’arrêt depuis octobre dernier, mais leur éventuelle reprise sera un premier indice.