À Kinshasa, la justice ouvre un dossier à charge contre Sud-Oil et Egal, deux sociétés en rapport avec l’ancien président Joseph Kabila et ses proches. Après le bruit et les révélations, c’est désormais le début d’un processus pouvant conduire à des procédures judiciaires.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Kamanda wa Kamanda Musembe
Citées dans la grande enquête Congo Hold-up, les sociétés Sud-Oil et Egal intéressent les autorités judiciaires de République démocratique du Congo. Un dossier d’informations vient en effet d’être ouvert concernant ces deux entités. Il s’agit pour la justice de vérifier les affirmations contenues dans l’enquête publiée par plusieurs médias internationaux, y compris RFI, explique un haut magistrat.
Et si les crimes dénoncés sont avérés, renchérit un expert, la justice se verra dans l’obligation de passer à une autre étape, c’est-à-dire ouvrir un registre du ministère public. Le même expert ajoute qu’il faudra s’attendre à des inculpations éventuelles avec possibilité de mise aux arrêts des suspects, avant l’envoi du dossier en fixation devant la juridiction compétente.
Des millions de dollars d’argent public détournés
Selon les auteurs de l’enquête Congo Hold-up, les documents consultés révèlent des détournements de fonds publics de grande ampleur. On cite, parmi les bénéficiaires présumés, l’ancien président de la République, Joseph Kabila et ses proches. Sud-Oil et ses sociétés satellites ont, selon l’enquête, reçu plus de 90 millions de dollars d’argent public. Tandis que, toujours selon les auteurs de cette même enquête, 43 millions de dollars de la Banque centrale sont allés, avec la complicité de BGFI, à Egal, une société d’importation de viande et de poisson.
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