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Pour le FMI, l’économie tunisienne a besoin de réformes

La Tunisie fait face à sa plus grande récession depuis 1956. Avec un taux de chômage qui dépasse les 18% et une dette publique de près de 100% du PIB fin 2021, elle fait figure de mauvais élève. En fin de mission, le représentant du FMI en Tunisie, Jérôme Vacher, a estimé que la Tunisie doit mener des « réformes très profondes ».

Point prioritaire pour Jérôme Vacher : réformer la fonction publique qui représente 650 000 fonctionnaires qui absorbent plus de la moitié des dépenses annuelles de l’Etat. Samir Aïta, président du Cercle des économistes arabes et professeur d’économie, se questionne sur la manière d’engager une telle réforme.

« Est-ce qu’on va licencier tous ces gens-là ? »

« La masse salariale de l’État est devenue très très importante mais comment résoudre cela ? Est-ce qu’on va licencier tous ces gens-là ? C’est un peu compliqué… En plus, le problème du chômage. Par conséquent, un programme qui consiste à prendre, en premier lieu, la réduction des employés de l’État, va générer des problèmes assez graves. Un programme d’austérité en Tunisie, juste après le Covid, serait catastrophique. Il faut penser à des étapes, avant d’arriver graduellement à réduire la fonction publique », souligne-t-il.

À la tête des printemps arabes, la Tunisie n’a reçu que peu de soutiens financiers, déplore l’économiste qui appelle à l’indulgence dans ce contexte du Covid-19. Pour lui, l’essentiel serait d’avoir un plan de relance adapté.

Nombreux atouts

« Il faut un programme de relance mais la question c’est sur quoi faire le programme de relance. Certains experts parlent d’un plan « technologie de l’information ». C’est là où la Tunisie a des atouts majeurs, sur sa scène intérieure, y compris moderniser l’administration etc… et faire la réforme administrative. Il faut aussi faire un travail essentiel sur le secteur bancaire et comment le redynamiser à nouveau. Et le troisième volet est bien sûr le secteur public », ajoute Jérôme Vacher.

Si la morosité économique est bien présente, la Tunisie dispose cependant de nombreux atouts : une croissance à plus de 3% et un capital humain et technologique importants.

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