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CAN 2022 – Guinée équatoriale: «Nous avons marqué l’histoire»

Rodolfo Bodipo, légende du football équato-guinéen, est revenu sur le retentissant exploit du Nzalang face à l’Algérie (1-0) dimanche 16 janvier à la CAN 2022. Pour l’ancien attaquant et capitaine, désormais Directeur général de la jeunesse et du sport, « ses » joueurs ont réussi « l’impossible ».

De notre envoyé spécial à Douala (avec Fabien Essiane)

RFI : Bodipo, au lendemain de la victoire de la Guinée équatoriale, comment vous vous sentez ?

Rodolfo Bodipo : Je me sens bien. Je suis très content et fier des joueurs de la sélection parce qu’ils ont réalisé quelque chose d’impossible ; battre le champion d’Afrique en titre, l’Algérie. Surtout que cette équipe était à 35 matchs sans défaite. Ça a été une soirée magnifique, un moment que toute la Guinée équatoriale attendait. À travers cette victoire, nous avons marqué l’histoire. Et nous sommes de plus en plus motivés pour aller loin dans cette complétion.

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À quelle place mettez-vous cet exploit dans l’histoire du foot équato-guinéen qui a déjà connu une demi-finale en 2015 à domicile ?

Le premier exploit, c’est de prendre part à la CAN après une qualification sur le terrain (Ndlr : Avant 2022, la Guinée équatoriale avait participé qu’à deux CAN en tant que pays organisateur). La victoire d’hier (dimanche 16 janvier 2022), fait rêver tout le pays. C’est une victoire très importante pour l’histoire du football équato-guinéen. L’une des plus belles. Il faut la savourer et rester sur la même lancée et surtout le même enthousiasme pour le match contre la Sierra Leone

Vous qui avez tout connu avec la Guinée équatoriale, joueur, capitaine entraîneur, etc, comment expliquez-vous l’évolution de l’équipe qui partait pratiquement de nulle part, il y a à peine 10 ans ?

Depuis mes débuts au sein de la sélection en 2003, je remarque qu’il y a une nette évolution et surtout au niveau des infrastructures sportives parce que le président de la République a investi beaucoup d’argent pour cela. Nous sommes un petit pays et une équipe considérée comme un petit poucet, mais nous travaillons pour développer le football dans notre pays. J’espère qu’à travers cette CAN, les jeunes équato-guinéens se mettront de plus en plus au sport et au football désormais.

« Nous savons d’où nous venons et qui nous sommes »

En tant que légende du foot équato-guinéen, quel discours tenez-vous aux jeunes qui ont pris votre succession en sélection ?

Aux joueurs, je leur ai dit de ne pas se mettre la pression, qu’ils jouent leur football, qu’ils s’amusent. Ils sont des privilégiés parce que très peu de footballeurs vivent ce genre de compétitions. Qu’ils aient l’orgueil des Équato-guinéens puisqu’ils sont la fierté du pays. Je leur ai dit, qu’il y a plus à gagner qu’à perdre contre l’Algérie. Grâce à Dieu, la victoire a été de notre côté. Ils ont reçu les félicitations des joueurs de légende comme Rigobert Song et Samuel Eto’o pour leur courage

Alors quand on bat le champion d’Afrique, on peut légitimement prétendre au sacre non ?

(Rires). Nous sommes venus jouer pour gagner des matches. Dimanche, il s’est produit quelque chose d’inoubliable et d’important, mais c’est déjà le passé. Regardons vers l’avant. Avec la Sierra Leone, nous ne devons pas tomber dans le piège de l’excès de confiance. Nous savons d’où nous venons et qui nous sommes. Cette CAN nous a, une fois de plus, démontrer les lois du football ; comment une petite équipe peut prendre le dessus sur une grande équipe. Ce qui est sûr, c’est que nous ne sommes pas ici en vacances.  

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