Les Etats-Unis menacent de recourir à des sanctions contre quiconque viendrait saper le nouveau calendrier électoral somalien annoncé ce week-end. Dimanche soir, et après déjà plusieurs reports, le Premier ministre Mohamed Hussein Roble et les chefs des différents États somaliens ont promis d’achever élections parlementaires au plus tard 25 février, étape indispensable avant la présidentielle. Mais cette promesse est accueillie avec prudence, voire avec scepticisme.
La réaction des Nations-Unis témoignait déjà d’une certaine réserve. L’ONU a certes salué l’accord lundi, mais elle a aussitôt exhorté les leaders somaliens à « éviter les provocations susceptibles d’engendrer de nouvelles tensions » et à « rester concentrés sur la mise en place rapide d’un processus électoral crédible ». Les Etats-Unis vont encore plus loin, brandissant la menace de sanctions.
« Nous appelons tous les dirigeants Somaliens, nationaux et fédéraux à respecter le nouveau calendrier et à corriger les irrégularités de procédure qui ont entaché le processus jusqu’à présent, a insisté Ned Price, porte-parole du département d’Etat américain. Les élections en Somalie ont pris plus d’un an de retard, et le 8 février, cela fera un an que le mandat du président a expiré. Les États-Unis sont prêts à utiliser les outils appropriés, y compris éventuellement des restrictions en matière de visas, pour répondre à de nouveaux retards ou à des actions qui compromettent l’intégrité du processus électoral. »
Plusieurs analystes expriment aussi leur scepticisme. Selon le nouveau calendrier, il reste 45 jours au pays pour conclure un processus électoral complexe, et surtout miné par des rivalités politiques et claniques. Sans oublier que le conflit qui oppose le président au Premier ministre sur la composition du comité en charge des litiges électoraux, n’est pas entièrement résolu.