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Madagascar: l’incendie de la centrale d’Andekaleka provoque des délestages et la colère des habitants de la capitale

Le 2 janvier dernier à Madagascar, un incendie s’est déclaré à Andekaleka,  dans la plus grosse centrale hydroélectrique du pays, la rendant totalement inopérante. Le réseau interconnecté de la capitale, alimenté d’ordinaire par cette centrale, est depuis fortement perturbé. Les délestages, encore plus fréquents qu’avant, désormais, exacerbent un peu plus les difficultés des Tananariviens. Le président de la République s’est rendu hier, lundi, à la centrale pour constater les travaux de réhabilitation et tenter une opération de communication pour calmer les esprits échauffés.

avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud

La plus grosse centrale de l’île, située dans une zone enclavée, ne possédait pas de matériel pour lutter contre les feux. C’est ce que cet incendie – et les moyens dérisoires utilisés pour combattre les flammes-, ont révélé. Une enquête est en cours pour déterminer l’origine de l’explosion de l’un des trois transformateurs et permettre de définir s’il s’agit d’un acte de sabotage – comme l’affirme le gouvernement – ou non. Une source à la Jirama, la société nationale d’électricité et d’eau qui gère la centrale d’Andekaleka met, elle, fortement en doute cette thèse et penche pour une défaillance technique. En 2020, un autre transformateur avait déjà explosé. Les installations datent de 1982.

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Quelque qu’en soit la cause, pour les trois millions d’habitants de la capitale, le résultat est le même : des coupures quotidiennes, de plusieurs heures. Hier, dans le quartier d’Ambohitrakely, l’électricité a été coupée entre 17h et 23h. Pour cette habitante qui rentre à 20h chez elle tous les soirs, le sentiment d’insécurité est grand : « Il n’y a pas de lumière dans la rue. A cause de ça on a peur qu’il y ait des voyous ou des cambrioleurs. Je suis obligée aussi de débrancher tous les appareils électriques, pour ne pas les abîmer à cause des grandes variations de tension du courant. J’ai déjà perdu une radio et un téléviseur à cause de ça … »

A une dizaine de kilomètres de là, dans le quartier d’Ambohimanarina, l’électricité ne sort quasiment plus des prises en journée. Une tannée pour les petits commerces, comme l’explique cette habitante en colère. « Le délestage, ce n’est plus possible pour nous ! Tous les jours, tous les jours il y a des coupures. Ca coupe vers 7h et ça revient à 16h-17h ! et ça recoupe le soir ! Toute vie du quartier est paralysée : les vendeurs de jus, le poissonnier, les coiffeurs, personne ne peut travailler. Ma fille, moi, elle a 11 ans. Il y a des jours où on n’a pas les moyens d’acheter des bougies, et quand on rentre tard du travail, on la retrouve terrorisée d’être restée seule dans le noir ! Pas d’eau, pas de lumière : ça fait trop ! Si ça continue comme ça, moi je vous le dis, il va y avoir des manifestations dans la capitale ! »

Les travaux de réhabilitation de la centrale devraient permettre une remise en service d’ici la fin de la semaine pour une production des 90 mégawatts habituels sous huit jours.

Hier, le directeur général par intérim de la Jirama a annoncé l’installation pour le milieu de l’année d’un nouveau groupe (un quatrième) afin d’augmenter la production de la centrale et passer à 120 mégawatts.

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