Lors de son discours, l’opposant Martin Fayulu a livré un réquisitoire sévère contre la gouvernance de Felix Tshisekedi au pouvoir depuis trois ans.
Le leader de la coalition Lamuka et candidat malheureux à la dernière présidentielle s’est exprimé jeudi soir dans un message à la nation, et il ne mâche pas ses mots. Il vocifère contre le régime pour de nombreux scandales de corruption jusqu’ici enregistrés et des libérations dont ont bénéficié certains condamnés.
« Du Congo Hold-up, en passant par le hold-up électoral de 2018 au hold-up du programme de 100 jours, et à l’escroquerie du RAM (Registre des appareils mobiles), sans oublier les détournements en tous genres, notamment les fonds destinés à la lutte contre la Covid-19 et à la paie des fonctionnaires, on peut aisément réaliser combien et comment notre pays est saigné à blanc par une minorité d’opportunistes, sans foi ni loi, dont la seule vocation est l’enrichissement illicite », dénonce-t-il.
Pour Martin Fayulu, le pillage des deniers publics trouve même des théoriciens qui le justifient et le défendent aveuglément. « Cette clique prend plaisir à tromper l’opinion avec des slogans creux et des promesses aussi longues que les kilomètres parcourus par Magellan dans le néant. Nous nous retrouvons dans une situation ubuesque et discriminatoire où ce sont les ‘’petits’’ et les faibles qui croupissent dans les prisons pendant que les portes de celles-ci sont grandement ouvertes pour laisser échapper les criminels en col blanc », ajoute-t-il.
« Un État sérieux ne sous-traite pas sa sécurité »
L’opposant charge le régime en place de tous les maux, mais surtout de la mauvaise gestion et n’épargne pas non plus les acteurs publics de la lutte contre la corruption. « L’Inspection générale des finances (IGF) symbole d’une lutte cosmétique contre la corruption, sert de paravent à un système de pillage institutionnel bien rodé. L’appareil judiciaire demeure aux ordres et les députés nommés et accrochés à leurs intérêts personnels marchandent de manière éhontée leur collaboration. C’est scandaleux ! », s’indigne-t-il.
Il fustige aussi la présence depuis un mois de l’armée ougandaise dans l’est du pays pour des opérations conjointes. « Un État sérieux ne sous-traite pas sa sécurité. Encore moins à des pays dont les crimes à l’encontre des Congolais sont documentés et reconnus internationalement […] Il faut mettre fin à cette hypocrisie et s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité dans la région des Grands Lacs », déclare-t-il estimant que c’est un « aveu d’échec » pour le président Tshisekedi.
D’un ton ferme, il exige le retour à l’administration civile dans les provinces du Nord – Kivu et de l’Ituri sous état de siège depuis sept mois car, selon l’opposant, cette recette du pouvoir en place contre les groupes armés a échoué.