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La crise au sommet de l’État inquiète et agace les partenaires de la Somalie

(COMBO/FILES) This combination of file pictures created on September 07, 2021 shows Somalia's President Mohamed Abdullahi Mohamed (L), commonly know as Farmajo walks to make his speech during the inauguration ceremony of Djibouti International Free Trade Zone (DIFTZ) in Djibouti on July 5, 2018 and Somalia’s Prime Minister Mohamed Hussein Roble (R) attending the closing ceremony after reaching an agreement for the new elections at the National Consultative Council on Elections in Mogadishu, Somalia, on May 27, 2021. - Somalia's President Mohamed Abdullahi Mohamed announced on December 27, 2021 that he was suspending Prime Minister Mohamed Hussein Roble, a day after the two men sparred over long-delayed elections in the troubled Horn of Africa nation. (Photo by Yasuyoshi CHIBA and Abdirahman Yusuf / AFP)

Drôle d’ambiance à Mogadiscio ce lundi, après que le président Mohamed Farmajo a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi 27 décembre la suspension du Premier ministre Mohamed Hussein Roble, suite à des allégations de « corruption ». Les deux hommes sont en conflit depuis des mois sur la question du cycle électoral, toujours au point mort. Mais le chef du gouvernement a refusé d’obtempérer et affirmé que le chef de l’État avait perdu ses prérogatives constitutionnelles. Les partenaires de la Somalie font part de leur inquiétude et s’agacent de la situation. 

La Somalie a un exécutif bicéphale et ses deux têtes sont désormais dos à dos. 

Quelques heures après avoir été suspendu de ses fonctions par le chef de l’État lundi, le Premier ministre Mohamed Hussein Roble a gagné ses bureaux, encadré de membres de son cabinet, du chef de l’armée et de militaires, tandis que des combattants fidèles se montraient en ville sur leurs pick-up. 

Il s’est adressé à ses compatriotes pour dénoncer une « tentative de renversement » du gouvernement. « Les élections, oui, un coup d’État, non » a-t-il martelé, qualifiant Mohamed Farmajo de « danger pour la stabilité du pays » et demandant aux chefs des forces de sécurité de prendre leurs ordres auprès de lui, et non du président.

Celui-ci, à quelques encablures à peine de la primature, semble ne pas avoir quitté sa résidence officielle, la Villa Somalia, dont les accès étaient gardés par des blindés.

Dans un communiqué, les partenaires de la Somalie, soit une vingtaine de pays et organisations internationales, ont fait part de leur inquiétude et exigé de la retenue aux dirigeants somaliens, les enjoignant à « éviter les provocations ou l’usage de la force », et demandant une fois de plus l’avancée du cycle électoral dans le pays. 

De son côté, la diplomatie américaine a haussé le ton : « la tentative de suspendre Mohamed Hussein Roble est alarmante » a twitté le bureau des Affaires africaines du département d’État, « les États-Unis sont prêts à agir contre ceux qui obstruent le chemin de la Somalie vers la paix ». 

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