Au Gabon, des troupeaux d’éléphants envahissent régulièrement des villages et dévastent les plantations. Alors comment mettre fin au conflit entre l’homme et l’éléphant et surtout comment concilier la protection des pachydermes avec la sécurité des populations et des biens ? La question est au cœur des assises nationales sur le conflit homme-éléphant lancées ce mercredi 15 décembre 2021.
Avec notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma
Sous d’immenses tentes plantées au pied du bel immeuble du ministère des Eaux et forêts, plusieurs experts en costume cravate s’arrachent les cheveux pour trouver les meilleures solutions au redoutable conflit entre les villageois et les éléphants.
Jean René Mbouloungou, représentant des paysans de la province de l’Ogooué-Lolo, dans le sud-est du Gabon, espère que de cette réunion sortira enfin la fumée blanche : « Les éléphants viennent jusque dans les maisons. Ils font vraiment des dégâts énormes. Nous sommes tous réunis ici pour que ce problème soit résolu dans un bref délai. »
Les témoignages de tous les représentants des communautés locales sont poignants : « Allez voir à Onga. Il y a deux troupeaux, les éléphants rentrent dans les maisons, au niveau de la toiture, mangent les bananes. Nous on est pauvres à Onga, on ne vit que de ça ». « Ce que nous demandons, c’est d’éloigner les éléphants de notre lieu de vie et de nos milieux de culture », ajoute un autre.
Les efforts de conservation auraient permis l’augmentation des populations d’éléphants. Mais les exploitants forestiers se plaignent que les animaux dévastent les arbres dont ils prisent les fruits. Lee White, ministre des Eaux et Forêts, esquisse quelques solutions : « C’est pareil, les éléphants et les hommes. Pour les éléphants et l’agriculture, la solution la plus durable, (ce serait) les clôtures électriques. »
Dans l’immédiat, les populations réclament des indemnisations et des battues des éléphants perturbateurs.