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À la Une: après la rumba congolaise, le thiéboudiène…

 

La célèbre danse congolaise était déjà à l’honneur en début de semaine, désormais inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est maintenant au tour du thiéboudiène, le plat national sénégalais. « Notre thiéboudiène national labellisé Unesco », s’exclame WalfQuotidien à Dakar. « Un sacre pour ce plat qui, selon les dires de certains historiens, serait né au 19e siècle, à Saint-Louis. Les bonnes dames de la Cité tricentenaire en ont, d’ailleurs, toujours réclamé la paternité. »

« Le Sénégal peut être fier en cette fin d’année 2021, relève Le Point Afrique. Après des années de persévérance, il a réussi à convaincre l’Unesco d’inscrire au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, son plat typique national : le thiéboudiène, un mot qui veut dire littéralement ‘du riz avec du poisson’ en wolof. Si l’Unesco a fait ce choix, c’est surtout parce que le thiéboudiène a dépassé les frontières du Sénégal pour gagner toute l’Afrique. »

Ce plat reflète aussi « l’histoire de l’appropriation d’une culture, le riz, par les colonisés », précise Le Point Afrique. « Le colonisateur (français) avait introduit du riz importé de ses colonies d’Indochine en substitution aux cultures vivrières. Et les communautés locales ont su, dans la résilience, s’adapter en inventant cette recette à base de riz et de poisson. »

Ingrédients multiples et préparation complexe…

Le Point Afrique qui nous précise encore comment se prépare le thiéboudiène…  « Bien que les recettes varient d’une région à l’autre, le plat est généralement fait à base de darne de poisson, de brisures de riz, de poisson séché, de mollusques et de légumes de saison, tels que les oignons, le persil, l’ail, le piment, les tomates, les carottes, les aubergines, le chou blanc, le manioc, la patate douce, le gombo et le laurier. Préparé avec ou sans tomate, il est servi souvent dans un grand plat comme déjeuner ou dîner dans la plupart des ménages et dans les restaurants du pays. »

Et sa préparation est complexe, pointe Jeune Afrique : « traditionnellement présenté dans un large plat rond, le poisson disposé en son centre sur le riz, entouré de légumes, le thiéboudiène n’est pas un plat simple, voir grossier, comme certains peuvent le penser. ‘Sa préparation est un art méticuleux, détaille l’historien Alioune Badiane, une préparation très codifiée dans laquelle chaque légume a un temps de cuisson spécifique et est ajouté puis enlevé à moment précis. Il faut que chaque ingrédient garde son intégrité physique et ait le meilleur goût et la meilleure texture possibles. C’est tout ce processus et toute cette créativité dans le choix des ingrédients qui font que le thiéboudiène mérite son classement à l’Unesco’. »

La nécessaire sauvegarde des valeurs culturelles

Alors, constate Aujourd’hui au Burkina, la rumba congolaise et maintenant le thiéboudiène : « l’Afrique est de nouveau honorée par l’UNESCO et ces deux actes forts devront constituer une invite et une exhortation pour les pays du continent à œuvrer à la promotion de leurs valeurs culturelles qui font la fierté des populations d’Afrique mais qui sont parfois en voie d’extinction. Cela passe par l’adoption de politiques culturelles rigoureuses et ambitieuses qui dans un premier temps assureront la sauvegarde de ces milliers de trésors dont recèle le continent mais laissés en souffrance par un manque d’attention ou encore par simple négligence de politiques peu soucieux de la chose culturelle. »

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