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Éthiopie: les milices amharas, l’allié précieux des soldats éthiopiens

A member of the Amhara militia stands with his gun during a graduation ceremony of recruits for reserves of Amhara regional forces, in the city of Dessie, Ethiopia, on August 24, 2021. - Long confined to Tigray, the conflict in Ethiopia has recently spread to two neighbouring regions, Afar and Amhara, with heavy weapons fire killing an untold number of civilians and displacing hundreds of thousands more. (Photo by EDUARDO SOTERAS / AFP)

Le gouvernement éthiopien mène une large offensive depuis le début du mois de décembre contre les forces tigréennes. Les soldats éthiopiens ont pu compter sur un allié précieux : les nombreux groupes paramilitaires de la région Amhara. Une force composée de combattants nationalistes et de simples miliciens.

Avec notre envoyé spécial à Shewa Robit, Noé Hochet-Bodin

Perchés sur une colline surplombant la ville de Shewa Robit, reprise aux rebelles tigréens il y a dix jours, un groupe de 9 miliciens surveillent l’entrée de la cité depuis leurs positions. « Nous sommes à notre poste car l’ennemi a quitté la zone très récemment et a laissé des troupes en route. Donc on les surveille depuis ici », nous explique Lakew Teshome, le chef du groupement. Alors qu’ils s’étaient approchés à moins de 200 km d’Addis Abeba, au cœur de la région Amhara, les rebelles tigréens ont du se replier vers le nord suite à l’offensive des forces éthiopiennes.

Les miliciens effectuent des opérations de nettoyage. Elles visent des soldats et collaborateurs tigréens : « Les opérations de nettoyage ont lieu le jour mais surtout la nuit. On suit les informations que nous donnent les habitants. C’est fait de façon clandestine pour pouvoir piéger l’ennemi », explique Seifu Yazew, qui coordonne la centaine de miliciens que compte la ville.

Plusieurs dizaines de milliers de miliciens

Cette force bénéficie d’une grande popularité parmi les habitants de la région Amhara. Pourtant, elle manque cruellement de moyens selon Lakew Teshome, qui tient entre ses mains un fusil datant des années 1970. « Il nous manque à la fois des armes et des munitions. Pourtant nous recrutons beaucoup. J’ai moi-même entraîné 123 recrues récemment », témoigne le soldat.

Après la contre-offensive des forces tigréennes en juin, la région Amhara a levé une armée de plusieurs dizaines de milliers de ces miliciens parmi les fermiers et les fonctionnaires de la province.

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