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SÉCURITÉ

Nigeria: une nouvelle attaque contre la police ravive les tensions séparatistes

La police nigériane a de nouveau été prise pour cible dans le sud-est du pays. Un inspecteur de police est mort dimanche 18 septembre dans une embuscade tendue par des hommes armés dans la ville d’Onitsha, dans l’État d’Anambra, une zone en proie aux tensions séparatistes.

Cette nouvelle attaque policière intervient dans un contexte déjà tendu dans le sud-est du Nigeria où plus d’une centaine de policiers ont été tués depuis le début de l’année, selon les autorités. L’attaque n’a pas été revendiquée, mais pour Abuja, aucun doute, le Mouvement indépendantiste biafrais (Ipob) est bien derrière ces attaques.

Leurs revendications se sont intensifiées fin juin après l’arrestation de leur chef Nnamdi Kanu. Et chaque lundi depuis le 9 août, l’Ipob appelle les habitants du Sud-Est à rester chez eux, en protestation. Le président Muhammadu Buhari s’est même rendu dans la région il y a deux semaines. Il n’empêche, les velléités indépendantistes restent fortes.

De son côté, le principal groupe séparatiste dément : par voie de communiqué, il rappelle que sa branche armée, l’ESN, n’est qu’une milice civile d’autodéfense, créé pour protéger les populations des « éleveurs peuls » du nord.

Ces attaques visant les policiers ravivent les plaies de la guerre du Biafra. « Sous les yeux de toute une génération, de notre génération, il y a le même ressort qui a conduit en 1967 au Nigeria à la guerre civile du Biafra : l’injustice. Nous constatons que 97% de la nouvelle génération d’origine Igbo est fatiguée, elle n’est pas intéressée par le soi-disant Nigeria », constate Comrade Igboayaka Igboayaka, président du Conseil de la jeunesse Ohanaeze, qui regroupe toutes les communautés Igbo.

Aucun président n’a jamais été issu de l’ethnie Igbo, ce qui est ressenti comme une injustice dans cette région. Ce week-end, plusieurs gouverneurs du Sud ont annoncé qu’ils ne soutiendraient aucun candidat issu du nord, ce qui fait craindre de nouvelles tensions à l’approche de la présidentielle de 2023.

L’administration Buhari devient de plus en plus un gouvernement du Nord. (…) Le sentiment d’être délaissé augmente

Olufemi Vaughan, professeur à Amherst College aux États-Unis.

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