Le président américain Joe Biden a signé, vendredi 17 septembre, un décret autorisant à imposer des sanctions contre les belligérants du conflit en Éthiopie. Ce ne sont pas encore des sanctions à proprement parler, mais un dispositif permettant de les déclencher en cas d’absence de progrès sur le terrain. Dimanche, la rébellion tigréenne et le Premier ministre éthiopien lui ont répondu.
S’agissant de l’Éthiopie, la patience américaine, selon un haut responsable, se compte « en semaines et pas en mois ». Le but de Washington est, en effet, d’obtenir vite, selon cette même source, « des mesures significatives pour entamer des pourparlers en vue d’un cessez-le-feu négocié et permettre un accès humanitaire sans entrave ». Faute de quoi, les États-Unis se disent prêts à prendre des « mesures agressives », dont des sanctions contre « des dirigeants, des organisations ou des entités », pour reprendre les mots du chef de la diplomatie Anthony Blinken, donc incluant tous les belligérants : fédéraux, Amharas, Érythréens ou Tigréens.
Retour aux positions d’avant-guerre
Les premiers à réagir ont été les Tigréens. Dans un communiqué, le dirigeant de la rébellion, Debretsion Gebremichael, a exprimé son « appréciation pour les efforts cohérents et constructifs » des Américains. Mais manifestement, sa position n’a pas changé : il a répété son accord pour des négociations immédiates, à condition que ses adversaires reviennent à leurs positions d’avant la guerre, c’est-à-dire notamment avant la conquête de certains territoires disputés par ses ennemis.
Incompris et calomnié
Quant au Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, il a signé une longue lettre ouverte à Joe Biden dimanche. Se plaignant encore d’être incompris et calomnié, et d’avoir affaire à des forces « terroristes », il a dit que l’Éthiopie « ne succomberait pas aux conséquences d’une pression conçue par des individus mécontents ».
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