Ce mardi 14 septembre 2021, c’était le coup d’envoi des concertations nationales initiées par la junte qui a pris le pouvoir le 5 septembre. Des rencontres prévues jusqu’à vendredi au palais du peuple à Conakry, avec « toutes les forces vives du pays », pour échanger sur les contours de la transition, pour l’heure très incertaine. Ce sont les partis politiques qui ont ouvert le bal ce mardi.
Avec notre envoyée spéciale à Conakry, Charlotte Idrac
Le CNRD, le Comité national de rassemblement et du développement, avait fixé la règle d’un représentant par parti pour le début de ces concertations. Ce qui n’a pas empêché la salle du palais du peuple d’être prise d’assaut pour obtenir le précieux sésame, une carte d’accès aux concertations.
Les rencontres se sont terminées plus tôt que le programme prévu. « C’est la méthode militaire », s’amuse un gendarme. Tour à tour, le colonel Mamady Doumbouya a donc reçu chaque groupe sur une estrade, devant le drapeau guinéen et entouré d’une dizaine de militaires en armes. Des rencontres à huis clos.
Selon plusieurs participants, Mamady Doumbouya a insisté dans ses courts discours – de quelques minutes – sur « la tolérance », « le pardon », « la cohésion », ou encore sur une transition « inclusive et apaisée ». Un chef de la junte « calme », « à l’écoute » selon un acteur politique, « respectueux des anciens » selon un représentant d’une coordination régionale et un échange qui va « dans le sens de l’apaisement » a réagit un chef religieux à la sortie.
Du côté des politiques, une quinzaine de leaders ont pris la parole, dont Cellou Dalein Diallo de l’UFDG, Sidya Touré de l’UFR, ou encore Saloum Cissé de RPG-Arc en ciel, le parti d’Alpha Condé, qui a insisté sur la libération du président renversé.
Des rencontres dans une ambiance qualifiée de « conviviale » par Ousmane Kaba du Pades, même si certains ont critiqué l’organisation assez confuse ce mardi matin, avec des couacs et des frustrations pour certains représentants politiques qui n’ont pas pu entrer dans la salle, faute de place. A l’image d’Étienne Soropogui du parti « Nos valeurs communes », très en colère. « Cela montre l’engouement pour participer au changement », tempère Kaemou Bogola Haba, de la coalition Anad. Mais globalement les acteurs invités se sont dits satisfaits après ce « premier contact » avec un chef de la junte « à l’écoute ».
Pas de concret pour l’instant ni de précisions sur les contours de la transition. Les militaires du CNRD ont demandé à chaque composante de travailler sur un mémorandum, de leur faire des propositions pour élaborer la future transition, sans date butoir avancée. Suite de ces concertations ce mercredi pour la société civile, les missions diplomatiques et les organisations des Guinéens de l’étranger.