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RDC : dans le Kasaï oriental, un accord minier inquiète la société civile

La société minière de Bakwamba, plus connue comme la MIBA, détenue à 80% par l’Etat et qui exploite les réserves diamantifères de la région, a signé cette semaine un protocole d’accord avec Alrosa, une entreprise minière russe, en vue de l’exploration puis éventuellement de l’extraction et du traitement des diamants dans plusieurs carrés miniers. Mais la Lucha s’inquiète pour deux raisons.

Ce qui inquiète en premier lieu la Lucha, ce sont les antécédents d’Alrosa en matière environnementale. En effet, la société russe est coactionnaire de l’entreprise angolaise Catoca, récemment à l’origine d’une pollution aux métaux lourds des rivières Kasaï et Tshikapa, qui a coûté la vie à 12 personnes et fait 4 500 malades.

Nicolas M’Biya, militant de la Lucha à Mbuji-Mbayi, demande que le respect des normes environnementales soit un préalable à cet accord. « Le gouvernement congolais ne s’est pas montré regardant sur ce qui s’est passé à Tshikapa, donc ça doit être une forme de jurisprudence qui va parfois légitimer les mauvaises pratiques en termes de gestion de l’environnement. Et si cette société s’amène à la MIBA, on risque de connaître la même chose. »

Du côté de la MIBA, on se veut rassurant. Son directeur général Paulin Lukusa en veut pour preuve que l’entreprise n’a aucun antécédent de pollutions des eaux dans la région.

« La MIBA respecte tout ce qui est assainissement du milieu, de l’environnement. La MIBA n’exploite pas avec des produits toxiques comme cela se fait pour l’exploitation de cuivre. Jusqu’à aujourd’hui, vous n’avez jamais entendu parlé de pollution de l’eau. Tout ce que nous ferons, nous serons vigilant parce que nous devons scrupuleusement respecter le code minier révisé et qui en parle très bien. »

La Lucha s’inquiète également de la mauvaise gestion de l’entreprise, demande un changement de dirigeants pour vraiment la relancer. Paulin Lukusa rappelle qu’il n’a pas été visé par le rapport de l’inspection générale des finances en 2020. Il assure également que les salaires sont désormais payés aux employés.

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