La situation sécuritaire se dégrade de manière inquiétante dans le nord-ouest du pays, principal foyer de résistance à la reconquête du territoire par les forces gouvernementales. Les informations font état de graves exactions impliquant les groupes rebelles, les forces armées centrafricaines et les paramilitaires russes qui combattent à leurs côtés, mais la quasi-totalité des victimes sont des civils.
Avec notre correspondant à Bangui, Carol Valade
Des exécutions massives, des viols, des villages brûlés, une attaque d’hélicoptère…. Les informations parvenant du nord-ouest sont parcellaires mais particulièrement alarmantes.
Des sources sécuritaires confirment la gravité ainsi que la multiplication des incidents ces dernières semaines, mais l’accès est actuellement presque impossible pour les humanitaires. Comme pour la Minusca qui a dû récemment suspendre ses opérations de déminage dans la zone.
La région, riche en minerais, est le fief du groupe rebelle 3R, qui oppose une résistance non-négligeable aux forces armées centrafricaines. Le groupe armée, suspecté de graves exactions ainsi que de représailles sur les populations, a publié ce samedi un communiqué accusant les paramilitaires russes qui combattent aux côtés des forces gouvernementales de plusieurs « massacres » ciblant, selon lui, les communautés peules et gbayas.
Les rebelles avancent un bilan de plus d’une centaine de morts civils. Des chiffres non vérifiés. Des « fake news », selon le porte-parole de la présidence, le ministre Albert Yaloke Mokpeme, qui confirme cependant l’arrestation de plusieurs combattants du groupe 3R du côté camerounais de la frontière.