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Reddition du Commandant de la Forsat: les attentes sont grandes

Après une série de rencontres impliquant notamment le ministre de la Sécurité, le chef de la Forsat s’est donc finalement rendu. La procédure judiciaire peut à présent reprendre. Avec des attentes et un champ de travail immenses.

Le commandant de la Force antiterroriste (Forsat) s’est finalement rendu mardi 7 septembre dans les locaux de la gendarmerie malienne, où il est actuellement détenu.

Si Oumar Samaké a accepté de se rendre et que les policiers n’ont, cette fois, pas protesté, c’est que les autorités leur ont assuré que le processus judiciaire serait équitable.

L’adjudant Daouda Cissé est le secrétaire général adjoint du Syndicat de la police nationale SPN-CSTM. Il souhaite que la justice ne se fasse pas uniquement sur le dos de la police mais que tous les dirigeants concernés : que ceux qui ordonné la répression des manifestations, comme ceux qui les avaient organisées à l’époque, soient convoqués. « Ceux qui ont appelé à aller détruire les bâtiments de l’État sont ceux qui sont au sommet de l’État, à la Primature, beaucoup d’entre eux sont au gouvernement, beaucoup sont au CNT. Il faudrait qu’ils répondent eux aussi de ce qui s’est passé. Que l’ancien régime, ceux qui avaient donné les ordres, ceux qui ont mis la Forsat en mouvement, qu’ils répondent également », dit-il.

Sur plusieurs affaires, la justice serre la vis

L’Association malienne des procureurs et poursuivants (AMPP) s’était indignée de la libération extrajudiciaire du commandant de la Forsat. En dépit de sa ré-incarcération, le président de l’AMPP, Cheik Mohammed Chérif Koné, ne crie qu’à moitié victoire : « Nous restons vigilants parce que c’est vraiment la responsabilité du gouvernement par rapport à l’évasion, si on peut parler d’évasion. Je me réjouis que l’ordre et le calme soient revenus. Mais cela ne veut pas dire que nous ne voulons pas situer les responsabilités. Il est temps pour l’État du Mali de faire en sorte que l’autorité puisse régner, que la voix du droit puise s’imposer à tous. »

Le commissaire divisionnaire Oumar Samaké avait été inculpé vendredi dernier, notamment pour « meurtres » et « coups mortels », dans le cadre de l’enquête sur la répression meurtrière des manifestations anti IBK de juillet 2020, qui avaient fait 14 morts. Incarcéré à la Maison centrale d’arrêt de Bamako, il avait été relâché au bout de quelques heures, sous la pression de policiers rassemblés devant la prison. Ce qui avait suscité une vague d’indignation de la part d’organisations politiques, de la société civile ou encore des magistrats… Ce week-end, le gouvernement malien avait indiqué vouloir mener l’action engagée à son terme

Ces dernières semaines, la justice malienne s’est montrée plus active que jamais sur des dossiers éminemment politiques : répression des manifestations de juillet 2020, achat de l’avion présidentiel et surfacturation des contrats d’équipement militaire, disparition du journaliste Birama Touré, suscitant d’immenses espoirs, et autant de polémiques.

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