Un Comité national du rassemblement et du développement, dirigé par le chef des forces spéciales, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, annonce avoir arrêté le président Alpha Condé et suspendre la Constitution. Une histoire qui se répète en Guinée.
Trois coups d’État en soixante ans, de multiples tentatives réelles ou supposées… En Guinée, l’armée a toujours été l’arbitre ultime des joutes et des transitions politiques. Durant le règne de Sekou Touré, le père de l’indépendance, les tentatives de déstabilisation, souvent orchestrées depuis l’étranger, poussent le président à donner une importance croissante aux militaires dans la gestion du pays.
À sa mort en 1984, c’est par un coup d’État que se règle la succession. Alors colonel, Lansana Conté renverse Louis Beavogui, président de transition, et met en place un Comité militaire de redressement national. Un an plus tard, le colonel Diarra Traoré tente – sans succès – un coup d’État, ce qui entraîne une purge sanglante au sein des forces armées.
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En 1996, des soldats se mutinent. Lansana Conté échappe de peu à la mort. Celle-ci le rattrape en 2008. Au lendemain de son décès, un jeune capitaine sans envergure, Moussa Dadis Camara, prend le pouvoir à la tête d’un Comité national pour la démocratie et le développement.
Avec l’avènement au pouvoir d’Alpha Condé, beaucoup de Guinéens espéraient voir la démocratie s’installer et les transitions devenir pacifiques. Mais les manipulations constitutionnelles ainsi qu’une lutte politique sans merci bloquent le jeu politique. Et sans le dire ouvertement, beaucoup d’acteurs politiques guinéens considéraient comme inéluctable un nouveau coup d’État.