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RDC: les autorités dévoilent un plan de réindustrialisation du pays

En RDC, les autorités ont dévoilé, jeudi à Kinshasa, un ambitieux plan de réindustrialisation évalué à 58 milliards dollars américains. Pour les experts, ce plan est salutaire, mais il se pose un énorme défi de financement. De quoi nourrir toutefois l’optimisme de certains.

Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa

En présentant le plan devant un parterre de diplomates, dirigeants d’entreprises et autres membres du gouvernement, le ministre de l’Industrie Julien Paluku, a déclaré : « L’objectif ultime est de réduire de 60% à l’horizon 2030, la facture des importations évaluée à près de 6,5 milliards de dollars américains par an ».

Le plan dénote une urgence car la RDC, qui était parmi les pays les plus industrialisés d’Afrique subsaharienne à son accession à l’indépendance en 1960, a vu le nombre d’industries sur son territoire dégringoler. D’environ 10.000, il en compte aujourd’hui seulement plus de 500 aujourd’hui. Hormis les minerais, le pays n’exporte rien.

Un budget de 58,3 milliards de dollars

Le document d’environ 300 pages est accompagné d’un « cahier des coûts estimatifs des infrastructures ». « Ce paquet d’infrastructures de transport et de communications (aéroportuaires, ferroviaires, fluviales, lacustres, maritimes, routières et énergétiques) doublé de la densification des Zones économiques spéciales, est évalué à 58,3 milliards de dollars américains. Ce qui sous-entend un plan quinquennal des transports qui devrait soutenir durablement le plan directeur d’industrialisation », précise le ministre.

Sans aucun plan de restructuration et de mise en place d’un cadre juridique crédible, je ne vois pas comment un plan de 58 milliards de dollars va être défendu.

L’économiste Michel Nsomue du cabinet d’intelligence économique et d’ingénierie financière Fondation Vaste

Le gros du budget, soit plus de 43 milliards, est affecté à la construction des routes et des centrales hydroélectriques. Quelque 10 milliards sont consacrés aux chemins de fer, et à la rénovation des aéroports et des pistes.

Le secteur agricole est prioritaire dans ce plan pour de nombreuses raisons. Le professeur Jean-Baptiste Ntagoma, l’un de ses concepteurs explique que « c’est à partir de ce secteur que tout va être relancé parce qu’il y a beaucoup d’atouts.  Le secteur donne énormément d’emplois et ça pourrait réduire la pauvreté ».

En soixante ans, la RDC a connu une baisse de sa production agricole pour laisser place aux minerais. Pour attirer les investisseurs, le pays mise déjà sur ses 6 zones économiques spéciales, les zones franches.

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