Le vice-président du Conseil présidentiel libyen, Moussa Al-Koné Moussa, et le président du Conseil militaire de Transition, Mahamat Idriss Déby, se sont rencontrés à huis-clos mercredi. Parmi les questions évoquées : la relance de programmes commerciaux et économiques entre les deux pays. Mais aussi, et peut-être avant tout, les questions sécuritaires.
Au Tchad, c’est la première visite d’une délégation libyenne depuis la mort du président Idriss Déby. À travers cette rencontre, Ndjamena a annoncé sa volonté de relancer l’accord quadripartite entre la Libye, le Soudan, le Niger et le Tchad. Signé en 2018, cet accord doit permettre la mise en place d’une force mixte pour la sécurisation des frontières. La frontière tchado-libyenne, poreuse, s’étend sur plus de 1 000 kilomètres où groupes armés et jihadistes circulent.
« Notre pays est engagé résolument à jouer sa partition pour aider le peuple libyen. Mais le Tchad souhaite vivement que les mercenaires et bandes armées écumant la Libye ne déstabilisent pas les pays voisins », a assuré le président Déby. Pour pacifier la zone, la résolution de la question de la démilitarisation et de la démobilisation des mercenaires est essentielle pour les autorités tchadiennes.
La sécurisation de cette frontière est un véritable enjeu pour le Conseil militaire de Transition tchadien. En avril dernier, le Fact (Front pour l’alternance et la concorde au Tchad) était parti de Libye pour tenter de renverser les autorités de Ndjamena.
Les experts de la région ainsi que les autorités libyennes pointent par ailleurs régulièrement l’implication de mercenaires tchadiens dans le conflit libyen. Au mois de juillet, des experts de l’ONU appelaient au départ des mercenaires en Libye dont le nombre est évalué – toutes nationalités confondues – à environ 20 000. Ceci « pour ouvrir la voie à la paix et aux élections » en Libye.