En visite officielle en France, Andry Rajoelina a annoncé une possible ouverture des frontières malgaches pour tous les étrangers. L’accès à Madagascar est extrêmement limité depuis mars 2020, soit un depuis an et demi, date du début de l’épidémie de coronavirus sur l’île.
Avec notre correspondante à Antananarivo, Laure Verneau
Ouverture des frontières oui, mais à une condition : que la situation sanitaire le permette.
Si l’épidémie de coronavirus est sur la pente basse depuis quelques semaines, d’après les chiffres officiels du gouvernement, deux médecins au sein de deux hôpitaux de la capitale confirment cette tendance à la baisse, trois mois après la deuxième vague de Covid.
Toujours selon les décomptes officiels, 43000 personnes ont été contaminées et 955 sont décédées du coronavirus depuis mars 2020.
L’exécutif a toujours brandi le spectre du variant Delta pour justifier cette fermeture prolongée des frontières, devant l’incompréhension de l’ensemble du secteur privé qui n’a touché aucune aide pendant la crise.
Selon le Groupement des entreprises de Madagascar, 80% des sociétés malgaches ont vu le climat des affaires se détériorer en deux ans. Et le secteur a perdu près de 40% de son chiffre d’affaire.
Le tourisme, qui représente 7% du PIB et fait vivre près d’un million de personnes sur toute la chaîne de valeur, a perdu 800 millions de chiffre d’affaire en 2021. « L’État et les entreprises doivent apprendre à vivre avec le virus et à mettre en place des protocoles pour que les activités puissent reprendre, explique un entrepreneur qui préfère rester anonyme. Fermer les frontières ne fait que repousser le problème. »