La crise humanitaire s’aggrave dans le nord de l’Éthiopie. Théâtre d’une guerre depuis le mois de novembre, la province du Tigré compte presque un million de personne en situation de famine. Le parti tigréen du TPLF a attaqué la région voisine Amhara pour, d’après lui, faire sauter le blocus humanitaire. Mais cette offensive a déplacé plus de 150 000 personnes en région Amhara, qui peine à répondre à l’afflux.
Avec notre envoyé spécial à Dessie, Noé Hochet-Bodin
Dans le centre de distribution de nourriture de Dessie, un millier de personnes se bouscule pour récupérer les premiers sacs de riz et de farine donné par le gouvernement. « Aujourd’hui, c’est la première livraison de nourriture du gouvernement. Il était temps, ça fait vingt jours que je suis à Dessie. »
En effet, Endalamaw Assefa commençait à perdre patience depuis trois semaines. « On serait mort de faim si les habitants de Dessie ne nous avaient pas aidés. Ils sont très généreux, ils nous ont donné ce qu’ils avaient, du pain et de l’injera. »
Même réalité dans les écoles de la ville, transformées pendant l’été en camp de fortune. Yalew Arega, 56 ans, nous montre la salle de classe où il dort depuis deux semaines. « Je dors à même le sol, sur le bitume. Je n’ai ni matelas, ni couverture. Il n’y en a pas pour tout le monde ici… »
Pour l’administrateur de la zone, Seid Mohammed, Dessie et ses environs ont tout simplement été débordés : « Les déplacés continuent d’arriver tous les jours en ville car la guerre continue dans le nord de la région. Je n’ai pas les derniers chiffres mais je peux vous dire qu’au moins 300 000 personnes ont dû fuir leurs habitations. »
De son côté, l’ONU avance le nombre de 150 000 déplacés en région Amhara.