En Tunisie, après l’arrivée de plusieurs millions de nouvelles doses de vaccins, les militaires soutiennent la campagne de vaccination dans des régions reculées où les habitants ne peuvent pas se déplacer pour aller dans les centres de vaccination. RFI les a suivis dans la région de Kesra.
À Kesra, au nord-ouest de la Tunisie, les militaires appellent dans la cour d’un dispensaire, nom après nom, les habitants qui doivent recevoir leur deuxième dose. Beaucoup sont âgés. Le centre de vaccination le plus proche est à une heure de route, une distance trop longue comme l’explique le colonel médecin Sami Zriba, en charge de la campagne : « La population ciblée par cette campagne de vaccination, c’est les gens âgés de plus de 40 ans. On cible les sujets âgés, les sujets avec des maladies chroniques, avec des comorbidités. On a pu atteindre des zones reculées. »
Depuis le début de l’été, les militaires sillonnent les zones rurales du pays. Plus de 75 000 personnes ont été vaccinées ainsi en juillet. Rebaa, la soixantaine, répond aux questions de la militaire médecin, en attendant sa deuxième dose. Elle a mis ses plus beaux habits pour l’occasion : « Je suis contente, ça y’est, j’ai eu la deuxième dose. Je n’ai pas de moyen de me déplacer parce que j’habite dans la montagne, je dois prendre des petits sentiers. Mais vu qu’il y a eu des annonces à la télé, je voulais me faire vacciner. »
Les militaires vont chez ceux qui ne peuvent pas se déplacer
Et la journée n’est pas finie, les soldats vont aussi dans les maisons pour les plus fragiles qui ne peuvent pas se déplacer. À quelques kilomètres du village dans les montagnes, l’équipe du colonel Sami Zriba va voir chez elle, Gamar Chatti, 53 ans qui attend sa seconde dose avec son mari : « Nous avons reçu le texto de la vaccination hier, et là finalement, au lieu d’aller au dispensaire, les militaires sont venus chez nous, c’est vraiment gentil. Nous n’avons pas de voiture, il faut traverser les montagnes et la forêt pour arriver au dispensaire. »
Comme beaucoup, elle avait peur du vaccin au début par manque de sensibilisation : « J’avais peur au début, mais ensuite mon fils qui habite à l’étranger m’a dit de m’enregistrer. Du coup, on l’a fait ensemble quand il est venu me voir et voilà, grâce à dieu, nous avons pu être vaccinés. »
La campagne de vaccination des militaires continue actuellement. À la mi-août, en moins d’une semaine, ils ont pu vacciner près de 21 000 personnes du nord au sud de la Tunisie, une aubaine pour les autorités qui accélèrent la campagne de vaccination pour avoir la moitié de la population vaccinée à l’automne.