Des affrontements intercommunautaires ont fait au moins 32 morts et 74 blessés dans la région de l’Extrême nord au Cameroun, près de la frontière tchadienne, des milliers de personnes ont fui au Tchad ou à l’intérieur du Cameroun selon le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR). Aujourd’hui le calme est revenu mais la situation est toujours difficile pour les réfugiés.
À l’origine de ces violences, des litiges entre pêcheurs et éleveurs qui se sont envenimés la semaine dernière. Le 10 août dernier dans la zone de Logone Birni, les tensions ont dégénéré en combats intercommunautaires. 19 villages ont été incendiés.
Une violence inégalée selon Selim Meddeb, porte-parole du HCR pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre : « Les pêcheurs Mousgoum ont créé des tranchées afin de retenir l’eau, et donc les poissons, et ces tranchées menacent les troupeaux des éleveurs arabes Choa. C’est ce qu’ils disent. C’est une dispute autour de la création de ces tranchées pour retenir les poissons qui a dégénéré. Aujourd’hui, la situation sur le terrain est plus calme, des troupes ont été déployées, un processus de désarmement a été mené par les autorités camerounaises. Cependant, les personnes déplacées pour l’instant le restent, et les retours sont très limités. »
Les moyens manquent
7 300 personnes ont fui à l’intérieur du Cameroun et 11 000 autres sont arrivées au Tchad, selon les autorités du pays : « Les personnes qui se sont déplacées côté tchadien sont à 85% des femmes et des enfants, le reste est principalement constitué d’hommes âgés. Il faut savoir qu’en pleine saison des pluies, les niveaux de paludisme sont très élevés, et c’est donc un souci majeur pour le HCR et ses partenaires. »
Des produits de première nécessité ont été distribués, des abris sont construits et des équipes médicales sont déployées, mais le Tchad recense déjà un demi-million de réfugiés, le Cameroun 450 000, et les moyens manquent pour répondre aux besoins des déplacés.
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