Au moins 47 civils et gendarmes ont été tués, mercredi 18 août, dans le nord du pays entre Arbinda et Dori lors d’une embuscade tendue par de présumés terroristes alors qu’ils circulaient dans un convoi. Un deuil national de trois jours a été décrété par le gouvernement.
Des questions se posent sur les victimes, à la fois civils et militaires, dans cette attaque meurtrière. Pour monseigneur Laurent Dabiré, évêque du diocèse de Dori, ce type de convois mêlant militaires et civils est courant dans la région.
Souvent, les civils profitent des allers et venues des militaires pour faire le chemin
Monseigneur Laurent Dabiré, évêque de Dori
« Il y avait un convoi militaire qui, après une sortie à Dori, pour ravitaillement, était en train de repartir à la base. Souvent, les civils profitent des allers et venues des militaires pour faire le chemin. Quand il y a l’occasion, les personnes se déplacent pour se ravitailler, mais aussi voir des parents qui sont aussi à Dori. »
Ces convois ont toujours fonctionné, poursuit encore l’évêque de Dori. Selon lui, cela pose un gros souci de sécurité pour les populations de la zone, notamment lors de leurs déplacements.
58 terroristes neutralisés
« Cela repose toute la question de la mobilité de la population en zone d’insécurité. C’est sûr que cet épisode, cette attaque va relancer la question de la sécurisation de cette zone. Pour autant, selon le gouvernement, les assaillants ont également subi de lourdes pertes. »
Les forces de défense et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) des supplétifs de l’armée ont réussi à neutraliser 58 terroristes, selon les autorités. Le ministre de la Communication Ousseni Tamboura appelle les burkinabè à l’unité.
Le peuple doit rester fort, uni, et va nécessairement gagner cette guerre
Ousseni Tamboura, ministre de la Communication
« Hier, dans cette attaque, le gouvernement dans un communiqué officiel a présenté ses condoléances aux familles des victimes civiles et militaires et aux familles des VDP, et souhaité un prompt rétablissement aux blessés, qui ont tous été évacués dans des hôpitaux à Dori et à Ouagadougou. »
Il s’agit d’une guerre, explique le ministre, qui ajoute qu’« une guerre ne se termine pas en un jour mais par les efforts qui sont fournis, au-delà des efforts militaires. [Il faut] la gagner aussi dans le mental et dans une meilleure organisation de la société. »
Le ministre appelle à la cohésion et à l’unité. « C’est une guerre qui va se gagner ensemble, elle ne va pas se gagner avec qu’une partie du pays en disant que c’est une bataille du gouvernement, même si le gouvernement a un rôle primordial dans l’organisation, dans l’équipement, dans la mobilisation des ressources. Elle va se gagner avec toutes les composantes de la société, les forces de défense et de sécurité et les populations elles-mêmes. C’est un message à l’unité une fois de plus, c’est un message à la résilience. Le peuple doit rester fort, uni, et va nécessairement gagner cette guerre. »
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