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Tunisie: le président Kaïs Saïed toujours seul aux rênes du pays

En Tunisie, plus de trois semaines après avoir pris le pouvoir temporairement, le président de la République, Kaïs Saïed, n’a pas encore proposé de feuille de route ou de nouveau chef du gouvernement, mais il enchaîne les annonces et durcit le ton contre la corruption et les partis politiques.

Avec notre correspondante à Tunis, Lilia Blaise

C’est un statu quo qui reste tendu. Plus de trois semaines après avoir gelé l’activité du parlement et limogé le chef du gouvernement, difficile d’anticiper les actions de Kaïs Saïed dont la communication est verrouillée. Ses messages passent principalement via ses déclarations lors de ses sorties sur le terrain.

Le ton s’est durci depuis sa prise de pouvoir le 25 juillet. Plusieurs députés et hommes d’affaires ont été interdits de voyage récemment dans le cadre d’une vaste campagne anti-corruption, le président insiste à chacune de ses sorties sur sa volonté d’éradiquer la corruption. Lorsqu’il félicite le personnel médical et militaire pour le succès des campagnes de vaccination ouverte, il ne manque pas d’envoyer une pique aux politiciens. « Il faut aussi vacciner le pays des bactéries politiques », selon ses mots.

Kaïs Saïed toujours populaire

Lundi 16 août, lors d’une visite à l’aéroport international Tunis-Carthage, il annonce qu’il n’y aura pas de retour en arrière, qu’il ne discutera pas non plus avec ceux qui parlent d’un coup d’État pour qualifier sa prise de pouvoir. Une manière indirecte de répondre au parti islamo-conservateur Ennahda, en désaccord avec les mesures d’exception prises par le président.

Mais quelle est la stratégie de Kaïs Saïed ? S’il a annoncé présenter bientôt un chef du gouvernement avec une équipe ministérielle, il n’a toujours pas donné de date. Les sondages confirment que malgré ce flou politique, le président n’a pas perdu en popularité.

►À écouter aussi : Invité international – Tunisie: « Un coup de force n’est jamais bon signe pour un processus démocratique »

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