Au Niger, la multiplication des attaques des groupes jihadistes dans le nord du pays touche durement le secteur agricole. Alors que la saison des semis bat son plein, les agriculteurs ont de plus en plus de difficultés pour accéder à leurs champs, les éleveurs de bétail se trouvent eux bloqués dans le sud et ratent ainsi la période de transhumance.
En pleine campagne hivernale, les agriculteurs qui sèment haricot, arachide et mil s’inquiètent déjà des futurs rendements. Car les fréquentes attaques des groupes armés ont vidé les zones de culture.
Djibo Bagna, agriculteur, éleveur et Président du conseil d’administration de la Plate-Forme paysanne : « Les agriculteurs ne peuvent plus cultiver dans les bassins de production. Je suis très inquiet parce que je ne vois pas un lendemain meilleur. Les conséquences vont très dramatiques. »
Les éleveurs coincés
Le maraichage est donc touché comme un second secteur essentiel au Niger, ou 80% des actifs vivent de la terre : celui de l’élevage. Car la présence jihadiste le long de la frontière avec le Mali perturbe la transhumance, la migration du bétail censée se dérouler en ce moment.
Boureima Dodo, président de l’Aren, l’association pour la redynamisation de l’élevage au Niger résume la situation : « Vraiment aujourd’hui, l’éleveur est dans la pire des situations parce qu’il ne peut pas remonter au Nord et ne peut pas redescendre au Sud. L’espace du nord est occupé par les groupes armés et dans le sud, c’est la période agricole. »
Le secteur agricole attend donc de connaitre les rendements. Alors que les fermetures de frontière avec le Burkina Faso et le Bénin ont déjà entrainé une hausse des prix, particulièrement du maïs.
Maimouna Boureima: «J’ai été obligée d’abandonner ma ferme natale»