En Libye, depuis des années, des milliers d’Africains sont emprisonnés dans des centres de rétention où ils subissent toutes sortes d’exactions. Parmi eux, figurent de nombreux migrants syriens, qui avaient choisi de devenir mercenaires pour pouvoir passer en Europe.
Les migrants qui se trouvent dans ces centres sont interceptés par les garde-côtes libyens pendant la traversée de la Méditerranée et ramenés vers ces centres. L’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’Homme (OEDH), basé à Genève, dénonce cette semaine, les « pratiques inhumaines des autorités libyennes » à l’encontre de centaines de Syriens, détenus depuis quatre mois dans ces centres libyens.
Ils seraient 800 Syriens emprisonnés dans quatre centres de rétention à Tripoli et aux alentours, selon l’OEDH. Ces hommes, tous emmenés en Libye comme mercenaires pour le compte de la Turquie, préfèrent laisser tomber leurs armes pour rejoindre l’Europe.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ces combattants ont d’ailleurs accepté de se rendre en Libye avec la ferme intention de se diriger vers l’Europe. À plusieurs reprises, depuis 2020, Rami Abderrahmane, qui dirige cette ONG avait annoncé la mort, durant la traversée, de Syriens voyageant parmi d’autres migrants africains.
Frappés, torturés, …
Dans les prisons libyennes, les syriens détenus subissent les mêmes exactions que tous les migrants qui sont interceptés par les autorités libyennes en tentant d’atteindre l’Europe. Ils sont frappés, torturés, exposés à des multiples violations, ne mangent pas à leur faim et n’ont pas accès à l’eau potable ni aux médicaments.
Ils sont aussi rackettés et payent parfois 1000 dollars pour retrouver la liberté. L’OEDH considère que le gouvernement libyen qui dirige ces centres est responsable de « toutes les pratiques arbitraires » qui y sévissent.
En 2020, le camp de Khalifa Haftar avait accusé la Turquie d’encourager l’immigration vers l’Europe de ces combattants qui seraient au moins 1000 à être arrivés à Lampedusa.
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