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Côte d’Ivoire: la vaccination contre Ebola commence au CHU de Cocody

Vacciner et tracer, voilà la mission qu’engagent les autorités sanitaires ivoiriennes face à la découverte d’un cas d’Ebola à Abidjan. Cela suscite de l’inquiétude, mais très vite, le ministère de la Santé a mis en place un plan d’action pour vacciner au plus vite les personnels soignants qui s’occupent de la patiente.

Avec notre correspondant à Abidjan, Jean-Luc Aplogan

Les premières doses du vaccin contre Ebola ont été administrées ce lundi soir 16 août dans des petites cabines dans la salle des urgences du CHU de Cocody. L’opération en cours cible un petit groupe du personnel de santé puisque la jeune femme malade est passée par ce service avant d’atterrir à Treichville où elle est prise en charge. Des équipes en combinaison sont venues tout à l’heure pour désinfecter ce service.

Le professeur Serge Eholié, patron du département des maladies infectieuses au CHU de Treichville, fait un premier bilan : « Nous avons déjà vacciné pratiquement 200 personnes, on espère d’ici mercredi pouvoir vacciner toutes les 2000 personnes considérées comme personnes exposées. »

Les autorités ivoiriennes ont réceptionnés 5 000 doses de vaccins contre Ebola dimanche 15 août en provenance de Conakry. Ces doses vont permettre de vacciner le groupe cible ayant eu un contact direct ou indirect avec la jeune malade.

Le système de santé est prêt actuellement à répondre aux différentes alertes. Et s’il y a des cas, on pourra les prendre en charge.

Professeur Paul Serge Eholié sur la gestion de la crise Ebola

Traçage toujours en cours

Concernant le traçage de ces cas contacts, les enquêtes sont en cours. L’itinéraire de la jeune patiente de 18 ans est totalement retracé. Le manifeste du car à bord duquel elle a voyagé aide énormément. Le bus, le chauffeur, son apprenti, la famille d’accueil et quelques compagnons de voyage ont été retrouvés. Ils sont suivis par une équipe médicale avec prise de température régulière. Ces personnes seront vaccinées.

Il y avait 68 passagers à bord de ce bus au départ de la Guinée. Sur ce nombre, 33 sont arrivés à Abidjan avec la malade, le reste étant descendu en chemin pour d’autres destinations.

Le comité de veille multiplie les réunions, avec les préfets et les directeurs départementaux de la santé. Nous sommes mobilisés avec des objectifs dit le ministre de la Santé, Pierre Dimba : « Nous voulons vraiment protéger les Ivoiriens, tout est fait pour contenir la maladie, l’objectif est qu’on ne perde personne dans cette situation. »

La deuxième journée de vaccination aura lieu ce mardi sur trois sites aménagés pour l’opération.

Ervebo, le vaccin contre Ebola

Ervebo a été développé par des chercheurs au Canada et est fabriqué par le laboratoire américain Merck. Le vaccin cible le virus Ebola de souche Zaïre, la plus mortelle. C’est cette souche qui en 2013 a frappé la Guinée et s’est ensuite propagée au Liberia et en Sierra Leone faisant plus de 11 000 morts au total. À l’époque, l’ampleur de l’épidémie, la plus importante à ce jour relance la recherche d’un vaccin efficace. En 2019, l’OMS certifie ce premier vaccin contre le virus Ebola. Il est également reconnu par les États-Unis et l’Union européenne. Les données scientifiques rapportent une efficacité de plus de 97 % avec une seule injection pour les plus de 18 ans.

Ce vaccin est en fait composé d’un virus vivant quasiment inoffensif pour l’homme, le virus de la stomatite vésiculaire, et qui est encore affaibli et modifié pour contenir simplement une protéine de l’enveloppe du virus Ebola, ce qui suffit à nos défenses immunitaires pour reconnaître et stopper l’infection. Ervebo ne contient pas le virus Ebola entier et ne peut donc pas transmettre la maladie. L’inconvénient, c’est que ce vaccin doit être conservé entre -60 et -80 °C, mais cela n’a pas empêché son utilisation en RDC, notamment lors de la 10e flambée dans le pays entre 2018 et 2020 ou encore en février 2021 en Guinée.

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