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La recherche d’une enclume pour le mariage: un casse-tête pour les Téké du Gabon

Au Gabon, la saison des mariages bat son plein. Il y a des cérémonies dans le respect de la coutume dans tout Libreville chaque week-end. Pour certains mariés, les préparatifs sont devenus un casse-tête, car certains présents exigés n’existent plus sur le marché. C’est le cas de l’enclume, demandée par les Téké de la province du Haut-Ogooué (Sud-Est du Gabon). 

Avec notre correspondant à Libreville, Yves Laurent Goma

Son fils se marie dans quelques semaines. Sébastien Difouta Mouboumi, le père, est chargé de trouver l’enclume exigée par la belle famille. Nous le retrouvons dans les couloirs encombrés du marché Mont-Bouët. « Vraiment, c’est une chance de trouver ce symbole tant recherché, explique-t-il. Là, je suis assuré de faire un beau mariage parce que si vous n’avez pas d’enclume, le mariage ne peut pas avoir lieu. »

Martin Obiang est d’ethnie Fang du nord du Gabon. Son frère épouse ce samedi une Téké. La famille n’a pas pu trouver l’enclume. « Ça fait longtemps que nous cherchons cela, vraiment, nous avons souffert. Je l’ai donc loué ».

« Sans enclume, pas de mariage »

Au Gabon, quasiment tous les forgerons qui savaient fabriquer les enclumes sont morts. Les rares pièces encore disponibles sur le marché proviennent du Congo, du Ghana ou du Nigeria.

Papa Jean Posso qui est Téké n’imagine cependant pas un mariage Téké sans enclume : « C’est au beau-fils de fournir l’enclume. Sans cela, il n’y a pas de mariage. Les forgerons sont tous morts, qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Les gens qui sont formés dans les écoles, c’est pour faire quoi ? »

Pour contourner la difficulté, beaucoup de familles vont louer une enclume, juste le temps de la cérémonie.

► À réécouter : Gabon: les prétendants au mariage victimes collatérales du coronavirus (Reportage Afrique)

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