Le gouvernement de l’État de Plateau a décrété un couvre-feu de 24h sur tout le territoire de Jos, après avoir imposé des couvre-feux de 12h déjà sur Jos Nord et deux autres gouvernements locaux. Samedi 14 août, un convoi de bus transportant des pèlerins a été attaqué. 22 personnes ont été tuées et des dizaines blessées. Les crispations intercommunautaires montent alors que les attaques et représailles se succèdent depuis trois semaines dans la région.
Avec notre correspondant à Lagos, Moïse Gomis
Depuis samedi et la mort des pèlerins musulmans dans l’attaque de leur convoi à Jos, le gouverneur Simon Lalong multiplie les appels au calme. Il demande aux habitants de l’État de Plateau d’éviter toute action ou propos qui pourrait envenimer davantage la situation.
La décision du gouverneur de mettre Jos sous couvre-feu depuis dimanche après midi pour 24 heures s’explique d’ailleurs par la multiplication de foyer de tensions.
Risque d’embrasement
Depuis le récent meurtre de trois femmes de la communauté Irigwe dans leurs fermes le 10 août, les nerfs sont d’ailleurs à vif au sein des Irigwe. Certains de ces membres sont accusés par la police d’être les assaillants des bus attaqués samedi.
Tout en regrettant la mort des pèlerins musulmans, Davidson Malison, un porte-parole des Irigwe demande une enquête impartiale. Et il déplore aussi la mise sous silence des six victimes issues de sa communauté sur les 70 personnes tuées sur ces trois dernières semaines. Ces morts sont liées aux clashs de Bassa, Riyom, Jos Sud et Barkin Ladi.
Ces attaques et représailles inquiètent, car elles deviennent courantes dans l’État du Plateau. Et jour après jour les gains enregistrés, suite au rétablissement de la paix par le gouverneur Lalong, s’amenuisent.