Un navire a été coulé au fond de l’océan, au large de Dakar, ce vendredi 13 août. Il doit devenir un futur récif artificiel, destiné à la restauration des ressources halieutiques et des habitats. Une opération menée par le ministère de la Pêche et la coalition des acteurs de ce secteur.
Avec notre correspondante à Dakar, Théa Ollivier
Tiré par un remorqueur, l’ancien bateau de pêche arrive au large de Dakar. Une demie heure après l’ouverture des vannes, le navire rouillé est englouti sous l’eau pour une deuxième vie : celle de récif artificiel.
Avant cette immersion, quatre mois ont été nécessaires pour le dépolluer, explique El Hadj Niang, vice-président de la Coalition des acteurs de la pêche au Sénégal (Caps) : « Par dépollution, on entend enlever tous les matériaux non dégradables, le plastique, les fils en nylon, les liquides polluants comme le gazoil, les huiles, l’azote… »
Ce bateau a été donné à l’État sénégalais justement par le Caps pour participer à la régénération des ressources halieutiques, indique son président Aliou Thiam : « Les produits halieutiques deviennent de plus en plus rares et pourtant, tout le monde sait que la pêche reste parmi les piliers de notre économie nationale. »
L’immersion s’est déroulée en présence d’Alioune Ndoye, ministre des Pêches. « On parle de lutter contre toutes les pratiques qui font que le Sénégal vit comme les pays de la sous-région, régulièrement avec des problèmes de rente et de la ressource. Il faut réorganiser les pratiques et donc dans cela, il y a tout faire pour réhabiliter tous ces récifs qui permettent à la ressource de se reproduire. »
Les eaux sénégalaises se vident petit à petit sous la pression de la pêche industrielle, notamment européenne et asiatique.
Selon Greenpeace, 500 000 de tonnes de poissons sont pêchées en Afrique de l’Ouest pour être transformées en nourriture destinée à l’aquaculture.
► À (ré)écouter : [Reportage Afrique] Sénégal: quel avenir pour la pêche?