La Cour constitutionnelle centrafricaine a rendu sa décision ce mercredi 11 août concernant une requête d’Ibrahim Alhissen Algoni, candidat malheureux de la 2e circonscription du 3e arrondissement de Bangui (PK5) contre Abdou Karim Meckassoua, ancien président de l’Assemblée nationale.
La Cour constitutionnelle a décidé l’annulation des résultats obtenus par Abdou Karim Meckassoua. Elle a prononcé sa déchéance en tant que député de la nation. La Cour justifie tout d’abord sa décision par la mise en évidence des relations d’Abdou Karim Meckassoua avec les groupes armés dans son rapport du 25 juin dernier. Elle met aussi en avant un avis de poursuites judiciaires du cabinet d’instruction numéro 1 en cours pour complicité d’atteinte à la sureté de l’État. Une décision prise et annoncée en l’absence de la présidente de la Cour et de plusieurs autres juges.
Me Sombo Dibele, l’avocate d’Abdou Karim Meckassoua, s’insurge affirmant qu’il s’agit d’une décision politique, non fondée en droit. Elle estime que la requête a été déposée en dehors des délais légaux. Le rapport des experts n’est pas un texte juridique, souligne-t-elle. Et de rappeler que ce même rapport avait été rejeté par les autorités publiques. L’avocate souligne aussi que le premier tour dans cette circonscription en décembre 2020 avait été annulé faute de bulletins dans les bureaux de vote.
Abdou Karim Meckassoua, député influent du PK5, a été plusieurs fois candidats à l’élection présidentielle. Il est l’ancien président de l’Assemblée nationale. Il a été destitué en octobre 2018 à la suite d’une pétition portée par des députés qui l’accusait de détournements de fonds et de favoritisme.
Aucun recours national n’est possible pour la défense d’Abdou Karim Meckassoua. Elle réfléchit cependant à saisir la Cour africaine des droits de l’homme.