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À Brazzaville, une expo-vente pour réveiller le marché de l’art

Une association ayant pour mission de valoriser l’art congolais a consacré le mois d’août à l’organisation de la toute première édition d’une exposition-vente des tableaux de peinture, des objets de l’art ancien et de la céramique dans la capitale. L’argent doit servir à financer les artistes mais aussi un orphelinat de Brazzaville. Les galeristes et vendeurs espèrent voir émerger un véritable marché de l’art au Congo. 

« Nous avons la première phase qui est la vente de tous les objets. Puis nous allons faire la vente aux enchères qui nous permettra de donner une partie de l’argent aux artistes peintres et une autre aux orphelins ». Des explications d’Irène Malonga, présidente de l’Association des donateurs charitables qui organise cet événement. Les recettes issues de la vente vont être reversées en partie aux artistes de l’école de peinture de Poto-Poto, histoire de les aider à faire face à la crise du coronavirus. Une autre partie des recettes reviendra aux orphelins de l’orphelinat Béthanie.

Les prix des tableaux exposés varient entre 300 et 900 000 FCFA. « Les prix que je suis en train de voir ici sont très abordables, confie Nicolas Bissi, commissaire de l’exposition. Cette exposition a sa raison d’être parce que c’est une manière de permettre aux Congolais de s’approprier leur art. C’est l’occasion ou jamais, profitons-en. »

Bien qu’organisée dans l’enceinte du Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza, en plein centre-ville, l’exposition n’attire pas grand-monde. Patrice Marie-Josée Okombi, que nous avons rencontré devant un stand, pense que les Congolais ignorent leur art : « Il faudrait aussi intéresser la population parce que beaucoup de gens ne connaissent pas l’art congolais. S’ils n’ont pas l’information, il leur est difficile de visiter les stands et d’acheter. »

Eliane Mouanga de la Manufacture d’arts et de l’artisanat congolais est venu proposer de la céramique. « Je propose des objets faits à base de l’argile, explique-t-elle. Nous avons beaucoup de choses : des chopes de bière, des trophées, des bijoux et des vases à fleurs. Tout ce que vous voyez est fait à base d’argile. »

Malgré cette variété d’objets, Eliane Mouanga est loin de faire une bonne recette. « Je ne comprends pas, déplore-t-elle. Les Congolais n’aiment pas nos objets locaux ; ils aiment toujours acheter chez les Chinois. Ils n’achètent pas. Même pour visiter, c’est difficile. Il y a beaucoup de gens qui passent. Nous sommes à côté de la mairie où les mariages se font chaque jour. Ils devraient acheter ces chopes pour les offrir comme cadeaux. Mais personne ne vient. On ne vend pas. C’est comme si nous sommes venus nous asseoir pour rien. »

Cette exposition-vente sera encore organisée l’an prochain pendant l’été.

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