Le président mozambicain et son homologue botswanais ont officiellement inauguré, ce lundi 19 août, la mission militaire de la SADC au Mozambique, baptisée SANIM. À la fin du mois de juillet dernier, les pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe avaient annoncé l’envoi de troupes pour soutenir l’armée mozambicaine dans son combat contre les jihadistes qui sévissaient dans le nord du pays, riche en gaz.
L’inauguration de cette mission militaire régionale intervient au lendemain de la reprise en main du bastion jihadiste de Mocimboa da Praia par les troupes mozambicaines et rwandaises.
Au premier coup d’œil, on pourrait dire que la mission militaire de la SADC au Mozambique est inaugurée après la bataille puisque la place forte des jihadistes, Mocimboa da Praia, vient d’être reprise grâce à l’intervention d’un pays totalement extérieur à l’organisation régionale, le Rwanda, qui avait envoyé 1 000 soldats dès le 9 juillet.
Il faut dire que le Mozambique a longtemps résisté à toute intervention régionale, lui préférant un soutien technique de l’Union européenne et l’aide bilatérale du Rwanda. Et il faut dire aussi que l’Afrique du Sud, qui doit fournir le contingent le plus important, 1 400 hommes, a vu le déploiement de ses troupes retardé par les émeutes consécutives au procès Zuma.
Le Botswana et le Zimbabwe devraient contribuer avec 300 soldats chacun. L’Angola envoie 20 officiers de l’armée de l’air et la Namibie a promis l’équivalent de 400 000 dollars.
À terme, la mission militaire de la SADC au Mozambique pourrait compter jusqu’à 3 000 hommes. Elle devra sécuriser la situation dans le nord du Mozambique pour permettre la reprise du mégaprojet gazier du groupe français Total sur lequel le pays compte pour son développement.