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Afrique du Sud: toujours beaucoup trop de violences faites aux femmes pour les ONG

Ce lundi 9 août, l’Afrique du Sud célèbre sa journée d’hommage aux femmes, une date choisie en commémoration de la marche du 9 août 1956, qui a vu des milliers de Sud-africaines défiler à Pretoria pour protester contre le gouvernement de l’apartheid. Pour les ONG, c’est l’occasion de rappeler que malgré les plans d’actions du gouvernement, les choses bougent trop lentement, et le pays connait toujours un taux de violences faites aux femmes bien plus élevé que la moyenne mondiale.

Avec notre correspondante à Johannesburg, Claire Bargelès

Lee-Anne Germanos est cofondatrice d’une plateforme de vente d’œuvres d’art pour financer des programmes de lutte contre les violences faites aux femmes. Et pour ce 9 août, elle a décidé d’adresser une pétition au président, afin de dénoncer la lenteur des politiques publiques : « On voulait montrer qu’il n’y a pas grand-chose à célébrer. Les chiffres des violences restent choquants. Nous avons voulu envoyer une lettre pour souligner le manque de volonté du gouvernement pour faire appliquer toutes ces lois, ces plans, ces fonds, pour vraiment renforcer les organisations qui protègent les femmes. »

Un plan d’action pas efficace

Un grand plan d’action national est en préparation depuis 2019, mais sa mise en place s’éternise. Et pour Mandisa Khanyile, elle aussi à la tête de Rise Up Against Gender Based Violence, une association de défense des droits des femmes, la pandémie n’a pas aidé. « Des survivantes de violences ont été prises au piège chez elles, avec leur bourreau. Il y a eu un très grand manque de préparation. Et les voix de la société civile n’ont pas été aussi fortes qu’on l’aurait voulu. Donc on a perdu du terrain. »

Et selon Thandiwe McCloy, de l’organisation People Opposing Women Abuse (POWA), l’une des urgences, prévue dans le plan gouvernemental, est de s’attaquer au volet judiciaire : « Il y a beaucoup de travail à faire là-dessus. La police met souvent trop de temps pour enquêter sur ces cas de violences de genre … Et les auteurs de violences ne respectent pas vraiment les mesures d’éloignement, car ils savent qu’ils ne seront pas poursuivis. »

Selon les chiffres les plus récents, une femme est tuée toutes les 4 heures dans le pays, et plus de 100 plaintes pour viol sont déposées chaque jour.

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