En Tunisie, la crise sanitaire est toujours très compliquée. Les autorités annoncent avoir dépassé les 20 000 décès ce week-end. Mais des indicateurs font espérer une amélioration de la situation.
Avec notre envoyée spéciale à Tunis, Charlotte Cosset
Avec plus de 100 décès enregistrés chaque jour, la Tunisie compte l’un des plus forts taux de décès en Afrique. Cependant, ce lundi 2 août, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne que les données épidémiologiques vont dans le bon sens. Le taux de positivité, qui était de 35% il y a dix jours, est passé à 25%. Le pays a peut-être passé son pic, souligne le directeur de l’OMS en Tunisie.
Pour aider les autorités à faire face à la pandémie, la communauté internationale est au chevet du pays. Des livraisons d’aide sont effectuées presque quotidiennement : du matériel médical divers ainsi que des vaccins. Sept millions de doses ont été livrées en dix jours.
Des files d’attente dans les centres de vaccination
Face à cette situation, les autorités tentent donc d’accélérer la campagne de vaccination. Et pour lutter contre cette nouvelle vague, le président Saïed a mis l’armée en première ligne. Une cellule de crise coordonnée par les militaires a été mise en place.
Longtemps réticents à la vaccination, à Tunis, les habitants se pressent désormais dans les centres. Ce lundi encore, devant l’un des plus grands vaccinodromes de la capitale, des centaines de personnes faisaient la queue pour recevoir leur injection.
Trois éléments importants à prendre en compte
Joint par RFI, le Dr Yves Souteyrand, représentant de l’OMS à Tunis, fait le point sur la situation.
« Je ne vais certainement pas tomber dans l’optimisme ; il n’y a pas de raison d’être optimiste aujourd’hui en Tunisie. Mais il y a quand même trois éléments qui me paraissent importants : le premier élément, c’est que l’on a quand même le sentiment aujourd’hui que les données épidémiologiques vont dans le bon sens. On voit des baisses de taux d’incidence dans la plupart des régions. Donc, on a l’impression que le pic de l’épidémie est passé. Je mets beaucoup de guillemets parce qu’il faudra suivre de très près les prochaines semaines pour voir si notamment les rassemblements qui ont eu lieu au moment de l’Aïd n’ont pas retardé ce pic. »
Le deuxième élément, c’est cette solidarité internationale tout à fait extraordinaire dont a bénéficié la Tunisie et en particulier en matière de protection, d’équipements… C’est un acquis, c’est quelque chose qui va permettre à la Tunisie d’être beaucoup mieux préparée, si elle s’organise comme il le faut, à faire face aux futures vagues épidémiques. »
« Le troisième élément, c’est la vaccination. La Tunisie a reçu, en dix jours, à peu près sept millions de doses de vaccins. Elle va en recevoir peut-être encore deux ou trois millions. C’est quelque chose de tout à fait énorme et qui va permettre évidemment d’accélérer la politique de vaccination. »