Au Bénin, les avocats de Reckya Madougou ont saisi, en fin de semaine dernière, le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire (mais on ne l’a appris qu’hier jeudi). L’opposante béninoise a été arrêtée début mars, empêchée de concourir à la présidentielle du 11 avril.
Reckya Madougou, opposante béninoise, a été arrêtée début mars, empêchée de concourir à la présidentielle du 11 avril. Elle est accusée d’association de malfaiteurs et de terrorisme. Aucune date n’a été fixée pour une prochaine audience devant la CRIET (Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme). Ses défenseurs ont donc saisi les Nations unies en raison d’une procédure jugée illégale et vide.
Maître Antoine Vey, un de ses avocats, interrogé par François Mazet, du service Afrique, dénonce d’abord « le caractère arbitraire de la détention » de Reckya Madougou. « C’est-à-dire qu’elle a été opérée sur des critères qui sont illégaux, au sens du droit international et au sens du droit interne. Deuxièmement, le dossier en lui-même, n’offre aucune garantie en termes procéduraux d’un traitement équitable, et surtout, en lui-même ne contient pas d’éléments qui justifient aujourd’hui la détention de Reckya Madougou. »
D’autre part l’avocat dénonce les conditions de détention de sa cliente. « Enfin, ses conditions de détention, qui étaient déjà très difficiles au moment de son interpellation, ne cessent de s’aggraver, dans une cellule où il y avait déjà quatre personnes, où on a rajouté des enfants. Et donc, ils se retrouvent maintenant à douze personnes, dans une cellule de 10 mètres carrés ».
Les avocats de Reckya Madougou ont déjà déposé auprès du procureur de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, le 9 juillet, une demande de mise en liberté provisoire de leur cliente rejetée quelques jours plus tard.
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