Acquittés et libérés après plus de cinq années de prison, le cheick Ibrahim Zakzaky et sa femme ont été relaxés, mercredi 28 juillet 2021, par le tribunal de Kaduna, dans le nord du pays. Le fondateur du Mouvement islamique du Nigeria (MIN), un mouvement politique et religieux chiite, était accusé de meurtre après des violences qui avaient éclaté en marge d’une procession religieuse dans la ville de Zaria en 2015.
Les images d’Ibrahim Zakzaky ont fait le tour des réseaux sociaux hier mercredi. On le voit libre monter dans une voiture. D’après une source proche du MIN, sa femme et lui se sont installés chez leur fils, le seul parmi leurs six enfants qui est toujours en vie.
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Dans un communiqué, le Mouvement a salué « une victoire de la persévérance face à l’extrême persécution ». Ibrahim Zakzaky avait été arrêté en décembre 2015, accusé du meurtre d’un soldat. À l’époque une procession religieuse chiite, à laquelle il participait, avait tourné en bain de sang. Les forces de sécurité avaient tué près de 350 personnes. À Zaria, l’armée nigériane avait alors accusé les membres du MIN de vouloir lui tendre une embuscade.
Ces cinq dernières années, la détention d’Ibrahim Zalkzaky avait plusieurs fois été dénoncée à commencer par la justice nigériane elle-même. Dès 2016, le tribunal fédéral d’Abuja, la capitale, avait jugé la détention du cheick illégale, et avait demandé sa libération. Une décision tout simplement ignorée par la justice de Kaduna.
L’organisation de défense des droits de l’homme, Amnesty international, avait aussi dénoncé à plusieurs reprises cette détention se demandant même si elle ne servait pas à dissimuler les crimes commis par les forces de sécurité à Zaria. Malgré un rapport officiel de l’État de Kaduna, qui reconnaît que l’armée a réagi de manière disproportionnée, aucun soldat n’a jamais été arrêté. Le procureur du tribunal de Kaduna, Dari Bayero, a quant à lui déclaré, ce mercredi, que le parquet entendait faire appel.