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Covid-19 en Tunisie: le président met l’armée en première ligne

La Tunisie est toujours dans l’attente de la nomination d’un nouveau Premier ministre alors que le président Kaïs Saïed a limogé Hichem Mechichi dimanche. Ce mercredi 28 juillet 2021, le président a fait plusieurs annonces, dont la création d’une cellule de crise coordonnée par l’armée pour lutter contre le Covid-19.

Avec notre envoyée spéciale à Tunis, Charlotte Cosset

Le président Kaïs Saïed donne à cette nouvelle entité différentes prérogatives, notamment le suivi de l’application des mesures sanitaires, celui des stocks et de la mise en œuvre de la stratégie vaccinale. La cellule de crise devra aussi faire des suggestions et faire un rapport de manière hebdomadaire au chef de l’État. Une décision prise dans un contexte sanitaire compliqué. La Tunisie compte l’un des taux de mortalité lié à la pandémie de Covid-19 des plus élevés du continent africain.

Ce n’est pas la première fois que l’armée est mise à contribution dans le domaine civil. Les autorités ont déjà fait appel à elle pour la réalisation de projet d’infrastructures ou l’acheminement de produit de première nécessité dans les régions reculées du pays.

Le président de la République avait rencontré hier un peu plus tôt dans la journée le commandant en chef des forces armées et les hauts responsables de la sécurité lors de la réunion du Conseil suprême des armées. Une réunion qui a pour but le suivi des affaires publiques du pays. Selon la Constitution, Kaïs Saïed est le chef des forces armées. Ce dernier a limogé le ministre de la Défense, ce lundi, sans toutefois toucher à la hiérarchie militaire. Le président avait déclaré en avril dernier à l’occasion du 65e anniversaire des forces de sécurité intérieure que l’armée doit être « au service du peuple et donner l’exemple en matière d’application de la loi ».

Une armée plutôt populaire

L’armée tunisienne s’est toujours montrée distante des affaires politiques, ce qui lui vaut un certain capital de sympathie et de confiance au sein de la population, selon des observateurs de la société tunisienne. Les forces armées ont à plusieurs reprises ces dernières années été sollicitées pour la réalisation d’infrastructure ou encore l’acheminement d’aide dans les régions. Elles sont aussi en première ligne dans la lutte contre le terrorisme.

Après le soulèvement de 2011, elle a veillé sur les institutions pendant plusieurs mois. Sous Ben Ali, elle a joué un rôle de « défenseur » de la population contre les violences policières. Dimanche devant les grilles du Parlement fermée, Rached Ghanouchi demandait à pouvoir rentrer dans le Parlement : « Je suis le président du Parlement et nous sommes des députés élus », déclarait-il. « Nous, on a juré de protéger le pays », lui a répondu le soldat montant la garde.

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