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POLITIQUE

Tunisie: la population entre espoirs, vigilance, et lassitude

La journée s’est déroulée sans heurt à Tunis. Le pays attend toujours les évolutions politiques, et notamment la nomination d’un nouveau Premier ministre. À Tunis si les mesures prises par le président Kaïs Saïed sont plutôt bien perçues, les populations restent attentives.

À la terrasse d’un café de la Marsa, dans la banlieue chic de Tunis, Ibrahim et Rachid échangent sur la situation politique

« C’était la volonté du peuple, insiste Ibrahim. C’était le dimanche dernier. Il y avait tout le monde dehors. Ils ont voulu que ce soit disant « coup d’État » soit effectué. C’était le peuple qui a voulu ça, ce n’était pas Kaïs Saïed, c’était le peuple. partout dans la Tunisie, il y avait du monde. »

Trois jours après le limogeage du premier Ministre c’est l’attente à Tunis raconte Rachid : « C’est difficile de savoir ce qui va arriver, mais on est plutôt optimistes. On a vécu pendant dix ans dans une galère. Ennahdha n’a fait que des coups de force, des  manipulations politiques. On espère que la situation ira mieux. »

Vigilants

Même si le président se veut rassurant dans ses dernières déclarations pas question de baisser la garde, assure Ibrahim. « On reste toujours vigilants, s’il y a vraiment un coup d’État, le peuple ne restera pas inactif. On va réagir bien sûr. mais on fait confiance quand même. »

L’essentiel pour ces copains : la lutte contre la corruption et l’émergence d’une nouvelle classe politique.

Plus près du centre, le quartier du Bardo, est totalement barricadé, La police est fortement déployée et bloque toujours les routes environnantes de l’Assemblée des représentants du peuple, ainsi que son accès.

Dans le quartier du Bardo, l'Assemblée des représentants du peuple, sous haute protection, le 28 juillet 2021.
Dans le quartier du Bardo, l’Assemblée des représentants du peuple, sous haute protection, le 28 juillet 2021. © Charlotte Cosset/RFI

À la station essence, devant l’Assemblée, les clients se font rares. Un policier dévie le trafic avant les pompes

« Y a pas de recettes », se plaint le gérant de la station. Cependant, il se réjouit des mesures prises par le président : « Bravo à lui ! Bravo à lui ! Ca nous étouffait. C’est un poids qu’il nous a enlevé du cœur et pour cela on le remercie du fond du cœur. C’est énorme ce qu’il a fait. C’était un cauchemar que nous vivions. Et on n’arrivait plus à joindre les deux bouts. »

« Les gens sont fatigués »

Un voisin s’arrête, fataliste :  « On vit comme tout le monde, tout est fermé. Les gens sont fatigués de la situation »

Lui est plus sceptique sur le gel des travaux à l’Assemblée nationale. « Pffff ca ne va rien changé. On ne les a jamais vraiment vu travailler. Les disputes, les problèmes il n’y a que ca. Les citoyens tunisiens ne voient jamais rien de concret sortir du Parlement. »

Le président a gelé les travaux de l’Assemblée nationale pour un mois, et le pôle judiciaire a lancé une procédure contre trois partis politiques dont Ennahdha.

► À lire aussi : Tunisie: tensions et affrontements après la prise en main de l’exécutif par le président Saïed

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