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RDC: situation de blocage au niveau des religieux sur la nomination du président de la Céni

Le dépôt des candidatures pour la Commission électorale devait se terminer ce mercredi. Majorité, opposition et société civile étaient appelés à faire part de leurs choix, qui doivent ensuite être validés par une commission mixte de l’Assemblée nationale, majorité-opposition. Mais il y a toute une série de blocages et le président de l’Assemblée nationale a accordé un délai supplémentaire de 48 heures pour que les confessions religieuses puissent se mettre d’accord sur leurs candidats.

Avec notre envoyée spéciale à Kinshasa, Sonia Rolley

Le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, a reçu d’abord catholiques et protestants, puis les autres de confessions religieuses qui se sont entendues entre elles sur un nom. Les six confessions minoritaires sont même venues deux fois dans le bureau du président de l’Assemblée. À la deuxième, elles ont finalement sauté le pas et déposé le nom de leur candidat.

Le patron de l’église du Réveil l’a expliqué, ce mercredi : il estime qu’en l’absence de consensus, il fallait passer au vote, c’était la seule option pour respecter le calendrier fixé par l’Assemblée. Ce sera l’Assemblée encore qui certifiera la procédure, a-t-il expliqué. L’Assemblée qui dévoilera le nom du futur président de la Céni.

Pour les deux principales églises du pays, les catholiques et les protestants, c’est un passage en force. Elles rappellent que les chefs des confessions religieuses avaient dénoncé des menaces. « On ne peut pas laisser se reproduire le scénario de 2018 et avoir un processus électoral sous contrôle », insistent catholiques et protestants. C’est pourquoi ces églises ont décidé de demander un rendez-vous avec le président Félix Tshisekedi. « Quand Ronsard Malonda avait été désigné dans les mêmes circonstances l’an dernier, le président avait décidé de ne pas entériner cette décision pour privilégier la voie du consensus », rappelle-t-on encore du côté des catholiques et des protestants.

Ça coince aussi avec l’opposition. Les leaders de Lamuka, Martin Fayulu et Adolphe Muzito, ont rejeté la nouvelle loi sur la Céni, comme le mode de désignation de ses membres. Le FCC de Joseph Kabila ne désignera pas non plus de candidats à ce stade. Dans une déclaration publiée hier, la coalition pro-Kabila explique que le processus n’est pas suffisamment consensuel ni inclusif. Enfin les mouvements citoyens sont eux aussi inquiets de cette situation. Ils ont commencé à consulter, en vue de définir un calendrier d’actions.

Au cours de leur discussion, les confessions religieuses avaient dénoncé les menaces et les intimidations dont elles étaient victimes. Et c’est ce qui a fait qu’avec la cacophonie qui a élu domicile lors des discussions à la Cenco, alors que nous, nous attendions un président de la Céni désigné de manière consensuelle… Ce qui nous a conduits au même schéma de 2020, qui avait fait que le candidat Ronsard Malunda, qui était désigné dans les mêmes conditions, ne soit pas investi par le président de la République. C’est ainsi que le FCC se réserve, aujourd’hui de déposer avant, en attendant que la confession religieuse trouve un candidat consensuel, qui rassure toutes les composantes pour l’organisation des élections apaisées, crédibles, transparentes et démocratiques.

Lucain Kasongo, député de la plateforme pro-Kabila

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