Les appels lancés par l’Union africaine, les Nations unies ou l’Union européenne n’y ont changé. L’ancien président de transition malien Bah N’Daw et son dernier Premier ministre Moctar Ouane sont en résidence surveillée à Bamako. Ils ne sont plus libres de leurs mouvements depuis que le colonel Assimi Goïta, actuellement à la tête de la transition, les a demis de leurs fonctions le 24 mai 2021. L’avocat qu’ils ont engagé, il y a deux semaines, se plaint de ne pas pouvoir les rencontrer.
Lundi 26 juillet, maître Mamadou Ismaila Konaté s’est présenté aux domiciles respectifs de Bah N’Daw et Moctar Ouane à Bamako. Mais dans les deux cas, des hommes armés -« des militaires, peut-être des forces spéciales » selon l’avocat- l’ont empêché d’entrer. Ce qui scandalise l’avocat, qui rappelle que sa présence auprès de ses clients est un droit. Jusqu’ici, maître Konaté, Bah N’Daw et Moctar Ouane ont échangé à distance.
L’avocat explique avoir écrit immédiatement au président de la transition, le colonel Assimi Goïta, mais aussi au Premier ministre Choguel Maïga et au ministre de la Justice, Mahamadou Kassogué, pour demander à les rencontrer et pour dénoncer ce qu’il considère comme une « anomalie révoltante ». Maître Konaté indique d’ailleurs avoir saisi le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Mali pour lui signifier officiellement ce dernier évènement.
Avant cela, Maître Konaté avait déposé une requête auprès de la Cédéao, l’instance régionale, pour obtenir la libération de l’ancien président et de l’ancien Premier ministre. Cette requête a donc déjà été déposée et reçue indique l’avocat qui envisage de lancer rapidement d’autres procédures, que ce soit au Mali et sur le plan international.
Contactée, la présidence malienne n’a pas encore réagi.