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Mali: le sélectionneur de l’équipe nationale féminine junior de basket sous mandat de dépôt

Une source auprès du parquet d’un tribunal de Bamako, a informé ce lundi 26 juillet 2021, nos confrères de l’AFP, de l’arrestation et l’inculpation d’Amadou Bamba pour « pédophilie, tentative de viol et attentat à la pudeur ». Cette arrestation intervient un mois après la publication d’une enquête du New York Times et de Human Rights Watch, qui a révélé un système d’abus sexuels au sein de la Fédération malienne de basket.

Amadou Bamba, 51 ans, est soupçonné d’avoir échangé du temps de jeu ou des équipements en échange de faveurs sexuelles. Selon l’enquête du New York Times et de Human Right Watch, au moins trois joueuses ont témoigné avoir été agressées sexuellement ou harcelées. Celles qui ont refusé d’avoir des rapports avec l’entraîneur, à la tête de l’équipe des U18 depuis 2016, auraient vu leur carrière sabotée.

Sur les réseaux sociaux, la basketteuse Kadiatou Kanouté, présidente de la commission des athlètes du Comité olympique malien, a exprimé « sa compassion » pour les victimes. « J’espère que cette enquête contribuera à nous débarrasser de cette plaie qui gangrène nos terrains », a-t-elle ajouté. Selon elle, cette affaire brise un tabou.

Donc oui, c’est quelque chose qui doit être banni, combattu, et c’est pour ça je pense que l’éducation est vraiment primordiale.

Kadiatou Kanouté, présidente de la commission des athlètes du Comité olympique malien

C’est clair que c’est une affaire qui a une répercussion ici, et on espère qu’elle aura une issue vraiment positive pour le bien-être de tous les athlètes maliens, tous sports confondus. Le harcèlement, les abus dans le sport, c’est un problème global, dans le monde entier, et dans toutes les disciplines.

Selon elle, le problème est tellement répandu dans le monde, que même Comité international olympique s’en préoccupe aujourd’hui.

Le  Comité international olympique en a fait un de ses fers de lance cette année. De vraiment suivre la santé mentale des athlètes, et de vraiment couvrir ces sujets, d’enlever le tabou. Et c’est aussi ce qui se passe dans la société en général. En Afrique et par ailleurs, ce qui arrive et se reflète dans le sport.

Pour la basketteuse, la solution passe d’abord par l’éducation et la sensibilisation de tous les acteurs.

Donc oui, c’est quelque chose qui doit être banni, combattu, et c’est pour ça je pense que l’éducation est vraiment primordiale. D’éduquer non seulement les athlètes, mais aussi tout l’entourage des athlètes. Les parents, les coachs, les accompagnateurs : tout le monde doit être sensibilisé pour qu’on arrête ce fléau.

Car c’est tout un système qui a été mis au jour par l’enquête. Le New York Times estime qu’il y aurait plus d’une centaine de victimes dans le milieu du basket depuis le début des années 2000. D’après les témoignages recueillis, la Fédération malienne de basket était au courant de ces abus. Le 28 juin, la justice malienne a ouvert une investigation, qui vise entre autres, Harouna Maïga ; son président.

Une enquête a également été lancée par la Fiba, la Fédération internationale de basket. Son président, le Malien, Hamane Niang, ancien président de la fédération malienne, accusé d’avoir fermé les yeux, s’est retiré temporairement de ses fonctions. Les conclusions de l’enquête de la Fiba sont attendues après les Jeux olympiques de Tokyo.

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