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Centrafrique: explications sur l’accord douanier signé avec la mission économique russe

Les recettes douanières représentent près d’un tiers du budget de l’État centrafricain, mais les partenaires techniques et financiers pointent régulièrement des problèmes d’organisation et de corruption. Un accord douanier a été signé le 7 mai dernier entre la mission économique russe et le ministère des Finances mais il ne cesse de provoquer des débats. Dernière polémique, la vidéo d’un camion de la mission onusienne fouillé par les partenaires russes. Le directeur général des douanes a accepté de répondre à RFI.

Ils sont une dizaine de conseillers techniques. Ils aident au redéploiement des douaniers sur le territoire, mais aussi à l’application des textes, explique le directeur général des douanes et droits indirects (DGDDI), Frédéric-Théodore Inamo : « Ils ne font que réglementer le comportement des opérateurs économiques en suivant les procédures normales. Pour eux, ils sont là pour dire : Mais, est-ce que le texte a prévu cela ? Est-ce que le texte n’a pas prévu cela ? Est-ce que les Russes aident la douane ? Oui, cela nous aide. »

Suite à la signature de cet accord, certains commentateurs de la vie politique craignaient qu’une partie de ces taxes douanières reviennent aux partenaires russes : « Jamais, au grand jamais ça. Je peux vous rassurer, affirme le directeur des douanes centrafricaines. Dans le protocole d’accord, même si on est en train de le réviser, le Premier ministre a demandé une réunion d’évaluation tous les soirs pour voir l’impact de la mission sur les recettes douanières. »

Une vidéo largement partagée a aussi fait polémique. On y voit des partenaires de la mission russe fouiller un véhicule de la mission onusienne. « On ne culpabilise pas les responsables de la Minusca, mais les chauffeurs. Lorsqu’ils viennent avec les véhicules de la Minusca, ils s’arrangent avec les opérateurs économiques pour prendre les surplus sur les conteneurs et les mettre sous une bâche pour amener ça à Bangui. Les Russes, lorsqu’ils contrôlent et qu’ils trouvent les marchandises que les chauffeurs cachent, c’est quand même un plus », explique Frédéric-Théodore Inamo.

Dans son point presse de la semaine dernière, la Minusca alertait sur les violations persistantes de l’accord relatif au statut de la mission. Parmi ces violations, la mission onusienne pointe des blocages systématiques de ses convois. Les blocages de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), puis la contre-offensive, ont paralysé le principal corridor d’approvisionnement au premier trimestre. Mais le directeur général des douanes assure que le retard de perception des taxes douanières a déjà été rattrapé.

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