La diffusion de vidéos du journaliste Souleymane Raissouni, filmé presque nu à son insu dans une prison marocaine, a provoqué une vague d’indignation dans le pays.
Condamné à cinq ans de prison pour « agression sexuelle », le journaliste a été filmé à son insu. Sur ces images diffusées par la direction générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion marocaine, on aperçoit le journaliste Souleymane Raissouni, presque nu.
Selon sa femme, Khouloud Mokhtari, il s’agit d’une réaction de la part des autorités pénitentiaires au communiqué de la Coalition marocaine des instances des droits humains qui s’est inquiétée de l’état de santé de Souleymane Raissouni et avait demandé son hospitalisation sans tarder. La dernière fois que le journaliste marocain est apparu devant la cour, le 10 juin, il marchait en titubant, son corps amaigri et la peau sur les os. Selon son épouse, ces vidéos non datées sont anciennes.
Les vidéos sont très anciennes parce que je suis aller voir Souleymane il y a même pas un mois et sa situation s’est détériorée par rapport aux vidéos
Khouloud Mokhtari, épouse de Souleymane Raissouni
Le journaliste mène une grève de la faim depuis 107 jours pour affirmer son innocence. Ses soutiens et ses proches dénoncent un « procès politique ». « Nous demandons instamment que Raissouni soit libéré dans l’attente d’un procès en appel. Après une grève de la faim aussi longue, il y va de sa survie. Il mérite un procès équitable », a plaidé samedi dernier Reporters sans frontières dans un communiqué.
Des accusations auxquelles la justice a répondu, via un communiqué, que le procès du journaliste a « rempli toutes les conditions d’un procès équitable » et qu’il était« poursuivi pour des délits qui n’ont rien à voir avec son travail journalistique ».
Souleymane Raissouni avait été arrêté en mai 2020 après une publication Facebook du plaignant – qui utilise un pseudo – l’accusant de l’avoir « agressé sexuellement ».