Forbidden Stories et Amnesty International, les deux organisations à l’origine des révélations sur les clients du logiciel espion Pegasus, sont poursuivies en diffamation à Paris, a indiqué ce jeudi dans un communiqué l’avocat du Maroc, Me Olivier Baratelli.
« Le royaume du Maroc et son ambassadeur en France, Chakib Benmoussa, ont mandaté Me Olivier Baratelli pour délivrer, dès aujourd’hui, deux citations directes en diffamation » contre ces deux organisations, selon un communiqué transmis à l’AFP par Me Baratelli.
Dans ce document, l’avocat souligne que « l’État marocain entend immédiatement saisir la justice française, car il souhaite que toute la lumière soit faite sur les allégations mensongères de ces deux organisations qui avancent des éléments sans la moindre preuve concrète et démontrée ». Il dénonce un « procès d’intention médiatique, infondé, et visiblement créé de toute pièce pour déstabiliser la relation diplomatique profonde entre le Maroc et la France ».
Enquête judiciaire au Maroc
Forbidden Stories et Amnesty International ont obtenu une liste de 50 000 numéros de téléphone sélectionnés par les clients d’une entreprise israélienne (NSO), pour être potentiellement espionnés par un logiciel espion, Pegasus. Cette liste a été partagée avec un consortium de journalistes dimanche 18 juillet. Dès le lendemain de ces révélations, le Maroc, clairement identifié comme l’un de ces clients, avait catégoriquement nié avoir acquis des « logiciels informatiques pour infiltrer des appareils de communication. »
Une première audience de procédure devrait se tenir le 8 octobre, mais le procès ne devrait pas se dérouler avant au moins deux ans. Si les citations sont déposées à paris, le parquet général marocain a néanmoins annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire au Maroc, « sur ces fausses allégations et accusations ».
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