Le président du principal parti d’opposition, Chadema, a été arrêté dans la nuit du mercredi 21 juillet 2021. Freeman Mbowe a été cueilli avec dix de ses compagnons dans une descente de police à son hôtel à Mwanza, où ils projetaient d’organiser un rassemblement pour demander des réformes constitutionnelles. Une interpellation qui ravive le souvenir des dérives autoritaires du défunt président Magufuli.
Pour l’opposition tanzanienne, la répression continue. Le parti Chadema accuse la nouvelle présidente Samia Suluhu Hassan de reproduire la même dictature que son prédécesseur John Magafuli. Car cette nouvelle arrestation de leur chef, Freeman Mbowe n’est pas sans rappeler toutes les autres qu’il a déjà subies. Comme en 2020, où il avait été arrêté avec une centaine de personnes après avoir dénoncé des fraudes massives lors des élections générales.
Cette fois-ci on ignore où cet ancien candidat à la présidentielle a été emmené. Freeman Mbowe rentrait à son hôtel, à 2H30 du matin, lorsqu’il a été abordé par « une armée d’officiers de police », selon son directeur de communication. Il avait prévu d’organiser un rassemblement aujourd’hui pour réclamer une nouvelle Constitution.
Depuis 2013, les négociations pour tenter de rééquilibrer le partage de pouvoir et mettre fin à la présidence impériale sont au point mort. Pour la présidente Suluhu Hassan, ces réformes constitutionnelles sont séditieuses. Dans une vidéo publiée le 7 juillet, elle a exhorté les Tanzaniens à maintenir la paix et à éviter les provocateurs. Car selon elle, il faut d’abord relancer l’économie après la pandémie, ensuite traiter les questions constitutionnelles et politiques.
La pandémie justement, c’est la raison évoquée pour interdire le rassemblement de Freeman Mbowe. Pourtant, il n’y aura pas de restrictions ce mercredi pour un match de foot de Premier League, et pas non plus pour le concert de l’artiste congolais Fally Ipupa samedi prochain.